Dans les Balkans occidentaux, plus de filles et de garçons Roms marginalisés fréquentent l'enseignement obligatoire que jamais auparavant, selon une étude de la Commission européenne, mise en œuvre par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et la Banque mondiale. Cependant, comparés à leurs voisins non-Roms, les Roms sont confrontés à un taux de chômage deux fois plus élevé, sont plus susceptibles d'aller se coucher le ventre vide et voient moins souvent le médecin en cas de besoin.
L'étude régionale sur les Roms marginalisés est la première réalisée en Albanie, en Bosnie-Herzégovine, dans l'ex-République yougoslave de Macédoine, au Monténégro, en Serbie et au Kosovo * depuis 2011.
« Ces données constituent des outils précieux pour répondre aux défis auxquels les Roms sont actuellement confrontés dans les Balkans occidentaux », a déclaré Linda Van Gelder, Banque mondiale. Directeur pour les Balkans occidentaux.
« De nombreux Roms vont maintenant à l'école dès leur plus jeune âge, » déclare Rastislav Vrbensky, Directeur adjoint du Bureau régional du PNUD pour l'Europe et la CEI. « Mais au moment de rejoindre le marché du travail, beaucoup d'entre eux sont déjà exclus. Avec 12 ans seulement pour réaliser l'Agenda 2030, il est temps de redoubler d'efforts pour ne laisser personne de côté ».
L'enquête indique que le taux d'achèvement des études parmi les Roms restent à la traîne par rapport au reste de la population, les filles étant les plus impactées. Des taux de chômage élevés combinés à une proportion importante de jeunes non scolarisés contribuent à marginaliser davantage les jeunes Roms.
La proportion de jeunes âgés de 18 à 24 ans qui ne travaillent pas, n'ont pas d'éducation ou de formation est assez élevée, allant de 73% en Serbie à 86% en Bosnie-Herzégovine. Parmi les jeunes femmes, elle varie entre 81% dans l'ex-République yougoslave de Macédoine et 93% au Monténégro.
Selon l'étude, des progrès significatifs ont été effectués depuis 2011 mais des améliorations sont encore nécessaires. Par exemple, dans la plupart des pays, les Roms sont plus susceptibles d'avoir accès à la collecte des déchets, allant de 75% en Serbie à 94% dans l'ex-République yougoslave de Macédoine et en Albanie. Les Roms sont également moins susceptibles de vivre dans des ménages surpeuplés, bien que des écarts importants subsistent par rapport à leurs voisins non-Roms. Une part importante de la population Rom vit dans des zones sans eau courante, allant de 10% dans l'ex-République yougoslave de Macédoine à plus de la moitié de la population albanaise.
En outre, le nombre de Roms qui ont désormais des documents, tels que certificats de naissance ou cartes d'identité nationales, a augmenté dans la plupart des pays. Cependant, de moins en moins de Roms se déclarent en bonne ou en très bonne santé (avec une proportion de seulement 52% en Serbie) et plus d'un tiers vit dans des ménages où au moins une personne va se coucher le ventre vide.
Les fiches d'information sur les pays peuvent être trouvées ici en anglais. Cette étude servira de base à deux rapports et recommandations politiques qui seront publiés en juin.
* Pour l'Organisation des Nations Unies: Toutes les références au Kosovo doivent être comprises dans le contexte de la résolution 1244 (1999) du Conseil de sécurité des Nations Unies.
Pour l'Union européenne: Cette désignation est sans préjudice des positions sur le statut et est conforme à la résolution 1244/1999 du Conseil de sécurité des Nations unies ainsi qu'à l'avis de la CIJ sur la déclaration d'indépendance du Kosovo.