Dans une Guinée où plus de la moitié de la population est féminine, Mariama Camara représente ce que la femme peut offrir comme alternative en termes de participation du genre au développement durable.
Dans la ville de Fria, à 140 km de Conakry, où elle exerce son triple talent de couturière, de teinturière et de productrice de savon, elle est le symbole d’un engagement social constant d’une part et d’une capacité d’impact communautaire d’autre part. Entre son aide au renforcement des capacités de divers groupes de femmes et son implication dans la transformation structurelle des chaînes de valeurs, elle mène un entrepreneuriat au service de l’engagement social.
Pourtant, il y a dix ans, le destin de Mariama semblait similaire à celui de millions de femmes qui, à travers l’Afrique, subissent la discrimination sociale et le désavantage d’être femme et peu lettrée dans un environnement où la stratification des valeurs est conditionnée par les niveaux gravis sur l’échelle sociale.
Tout a commencé lorsqu’elle décida, en 2012, de développer des compétences en couture afin de pallier son manque de qualification. Quatre ans plus tard, elle s’engagea socialement et forma à son tour des jeunes filles en vue de faciliter leur autonomisation. Elle ne s’arrêta plus. A Fria, elle devint active au sein du Centre d’Autonomisation des Femmes, et continua en même à se former. Elle a maintenant acquis des compétences en teinture et en saponification. Mariama la formatrice est devenue connue des femmes de la région. Son engagement social est central dans la philosophie entrepreneuriale qu’elle développe. A juste titre, à côté de son entreprise, elle dirige l’Association pour la Protection, la Promotion et l’Insertion des Jeunes Filles, son ONG créée en 2016.
Grâce à son labeur, ses efforts continus, un certain don de soi et une forte dose de foi en l’avenir Mariama a transformé les handicaps que la société impose aux femmes en leviers pour soutenir son parcours entrepreneurial.