Reconstruire le Bassin du lac Tchad : Consolidation des acquis, Engagement en faveur de la Paix, de la Coopération transfrontalière, de la Sécurité et du Développement durable pour une Communauté résiliente
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Détails de l’événement
29 janvier 2025
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31 janvier 2025
État de Borno, Nigeria
Au cours des quinze dernières années, la région du Bassin du Lac Tchad a été fortement touchée par le conflit avec Boko Haram. La crise actuelle est en outre aggravée par divers facteurs socio-économiques, notamment l’extrême pauvreté, le sous-développement, les effets du changement climatique et d’autres conflits. Cette situation a entraîné d’importants déplacements internes et transfrontaliers, la destruction du tissu social et des biens, des violations des droits humains, la perturbation des services publics et un affaiblissement des capacités institutionnelles des gouvernements.
Pour faire face aux défis sécuritaires et aux conflits, la Force Multinationale Mixte (FMM), qui existait déjà, a été réaménagée et réactivée en 2015 afin de lancer une contre-offensive militaire contre Boko Haram. Dans la foulée de la mise en place et des succès de la FMM, la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT) a élaboré en 2018, avec l’appui de l’Union africaine (UA) et du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), la Stratégie Régionale pour la Stabilisation, le Redressement et la Résilience (RS-SRR) des zones affectées par Boko Haram dans la région du Bassin du Lac Tchad. Cette stratégie constitue un cadre solide pour s’attaquer aux enjeux urgents et complexes en matière de sécurité, d’humanitaire et de développement. Elle souligne la nécessité d’un ensemble d’actions globales, multisectorielles et coordonnées aux niveaux infranational, national et transfrontalier, en vue de garantir une stabilité et une résilience durables dans l’ensemble du Bassin du Lac Tchad (BLT).
Ancrée dans les principes d’inclusivité, d’appropriation locale et d’une nouvelle approche de collaboration, la RS-SRR a été déclinée sur le terrain via des Plans d’Action Territoriaux (TAP) dans les huit territoires les plus touchés par Boko Haram.
Six années après le lancement de la RS-SRR, des avancées notables ont été enregistrées. Plusieurs zones de stabilisation émergent à mesure que l’action militaire est complétée par la reconstruction des communautés et le rétablissement de l’ordre social. La stratégie, désormais implantée localement et portée par de multiples partenaires, a permis de reconstruire le contrat social entre les gouvernements et les communautés en fournissant des infrastructures essentielles, des services de base, la sécurité et des opportunités de subsistance. Les populations, après avoir vécu de multiples déplacements, commencent à retourner chez elles. Les marchés rouvrent, facilitant le commerce et la croissance économique, tandis que des infrastructures sociales — notamment des écoles, des cliniques et des logements permanents — sont réhabilitées ou reconstruites. Parallèlement, le départ d’individus des zones contrôlées par Boko Haram exige l’accélération d’initiatives de réconciliation et de réinsertion. Tous ces progrès jettent les bases d’une cohésion sociale et d’une paix durable.
La stratégie a également connu des réussites en matière d’élaboration et d’harmonisation de politiques régionales, de partage de bonnes pratiques et de production de recherches fondées sur des données probantes pour éclairer les politiques publiques.
Cependant, malgré ces avancées, des factions de Boko Haram continuent de déstabiliser la région par le recours à la violence et à des attaques sporadiques contre les communautés. L’intrication du crime et du terrorisme chez ces groupes, conjuguée aux activités d’autres acteurs criminels, à la crise entre agriculteurs et éleveurs, à l’aggravation des effets du changement climatique (dont la dégradation de l’environnement) et à la croissance démographique rapide, alourdit encore le climat sécuritaire. Face à ces dynamiques, la RS-SRR a été réévaluée et actualisée pour mieux tenir compte de la situation actuelle et des priorités des gouvernements et des communautés.
Dans la quête de solutions supplémentaires aux défis de la région, la CBLT organise, en collaboration avec l’UA et le PNUD, la 5ème Édition du Forum des Gouverneurs du Bassin du Lac Tchad. Cet événement offre à toutes les parties prenantes — notamment les gouverneurs, les gouvernements fédérés/nationaux des quatre États membres, les communautés économiques régionales, les organisations locales et nationales de la société civile (OSC), les entités des Nations Unies, les ONG nationales et internationales, les institutions de recherche et d’éducation, les gouvernements et bailleurs de fonds internationaux, ainsi que d’autres partenaires financiers et techniques — l’occasion d’examiner et de proposer des voies pour parvenir à une paix et un développement durables dans la région.
Le Forum, qui fait partie intégrante de la RS-SRR, est devenu la plus importante plateforme politique de dialogue transfrontalier et régional entre divers acteurs. Il constitue le principal espace de concertation politique sur les questions régionales.
Objectifs
L’objectif global de la 5ème Édition du Forum des Gouverneurs du Bassin du Lac Tchad est de favoriser, par l’entremise des bureaux des gouverneurs, le dialogue, la coordination et la coopération transfrontalière entre les huit territoires, tout en proposant un espace d’échange multi-acteurs pour consolider les acquis et renforcer la collaboration régionale autour des domaines prioritaires de la RS-SRR.
Objectifs spécifiques
Sous le thème « Reconstruire le Bassin du Lac Tchad : Consolider les acquis, S’engager pour la paix, la coopération transfrontalière, la sécurité et le développement durable d’une communauté résiliente », le Forum vise à :
- Approfondir la compréhension de la situation sécuritaire et humanitaire actuelle dans la région, ainsi que ses implications pour la restauration de l’autorité de l’État.
- Discuter des approches relatives à la sortie de Boko Haram, et examiner les opportunités liées à la démobilisation des groupes armés affiliés à l’État (CJTF, comités de vigilance, etc.), y compris leur contribution à la cohésion sociale et à la justice transitionnelle.
- Analyser les opportunités et défis pour accélérer la mise en œuvre des TAP, en soulignant le rôle des partenariats et de la collaboration dans la mobilisation de ressources pour les TAP et la RS-SRR.
- Évaluer le rôle du commerce transfrontalier dans la relance socio-économique et le renforcement de la coopération régionale.
- Explorer les stratégies clés pour renforcer le rôle des OSC — en particulier celles dirigées par des jeunes et des femmes — dans la mobilisation de ressources et la mise en œuvre de la RS-SRR.
- Discuter de l’impact du trafic de drogue et de l’abus de stupéfiants sur l’extrémisme violent, et examiner les stratégies de prévention impliquant les jeunes et les femmes.
- Faire face à l’insécurité alimentaire en identifiant les voies pour renforcer la résilience des systèmes alimentaires face au changement climatique, et ainsi poser les fondations de solutions durables.
- Examiner les défis et opportunités pour adopter des solutions durables en faveur des personnes déplacées internes (PDI) et des réfugiés dans la région du Lac Tchad.
Résultats attendus
Les participants au Forum :
- Évalueront les progrès réalisés jusqu’à présent.
- Conviendront d’une compréhension commune de la trajectoire actuelle dans la région du Bassin du Lac Tchad.
- Proposeront différentes orientations programmatiques et politiques pour renforcer la coopération régionale, la stabilisation, la paix à long terme et le développement durable.
Méthodologie pour la 5ème Édition du Forum des Gouverneurs du Bassin du Lac Tchad
En s’appuyant sur les enseignements des éditions précédentes — notamment les 3ème et 4ème Forums des Gouverneurs du Bassin du Lac Tchad — la 5ème Édition mettra l’accent sur la participation inclusive des acteurs régionaux. Elle sera précédée d’un Pré-Forum de deux jours, comprenant :
- Un Forum des organisations de la société civile (OSC),
- Une réunion régionale des chefs traditionnels et autorités coutumières du Bassin,
- Une session technique à huis clos avec les experts des bureaux des gouverneurs,
- Des événements parallèles avant l’ouverture officielle du Forum.
Participation
Les participants comprendront des représentants des gouvernements fédérés/nationaux des quatre pays, des Communautés Économiques Régionales, des ONG et OSC nationales et internationales, des chefs traditionnels, des agences onusiennes, des bailleurs de fonds, des institutions de recherche et d’enseignement nationales et internationales, ainsi que d’autres partenaires financiers et techniques.