Une délégation belge composée de Son Excellence Madame Sandrine Platteau, Ambassadrice de la Belgique près le Bénin et le Togo, du Chef de la Coopération et d’un de leurs collaborateurs a effectué une mission de terrain le jeudi 14 mars 2023 à Natitingou pour s’enquérir des réalisations du Projet de Renforcement de la Résilience des Communautés Agricoles des Zones Frontalières exposées aux effets néfastes des changements climatiques (PRRéCAZ). 

La visite a été l'occasion pour la délégation belge de prendre connaissance des activités et des progrès réalisés par le PRRéCAZ dans sa mission de renforcement de la résilience des communautés agricoles face aux changements climatiques. C'était en présence du Team Leader de l'Unité Développement Durable et Croissance du PNUD, M. Isidore Agbokou et de la Coordonnatrice du projet, Mme Honorine Ahouansou accompagnée de ses collègues. Au cours de cette rencontre, des discussions approfondies ont eu lieu sur les différents volets du projet, notamment ses objectifs, ses réalisations par composante, ainsi que les défis rencontrés sur le terrain dans sa mise en œuvre. 

D’un coût global de 4,4 millions d’euros, soit environ 2,8 milliards de FCFA financé par le Gouvernement du Bénin, la Belgique et le PNUD, le PRRéCAZ intervient quatre communes frontalières du pays qui sont plus sujettes aux effets néfastes des changements climatiques à savoir la commune de Djougou, Ouaké, Copargo et Malanville.

Depuis le lancement du projet en mars 2023, les résultats ci-après ont été entre autres réalisés :

• 9534 personnes vulnérables dont 42% et 65 personnes en situation de handicap ont été impliquées dans les réalisations phares du PRRéCAZ.  
• Plus de 1274 personnes physiques soit 35% de femmes déployées dans les activités de reboisement (campagnes 2023 et 2024) et la mise en place des modèles intégrés de production notamment la construction de poulaillers et bergeries. Ce qui a permis au PRRéCAZ d’injecter un montant total de 26.870.600 FCFA soit 41.024 Euros dans l’économie locale.
• Reboisement de 75 ha (30 ha d’anacardiers et 45 ha de gmelina arborea) sur les sites de Té-Foungou (Djougou), Kamaha (Copargo) et Kim-Kim (Ouaké) suivi des mesures d’entretien, de mise en place et fonctionnement du système d’irrigation goutte à goutte au profit des plants d’anacardiers, gardiennage et surveillance des plantations. Ce reboisement permettra entre autres d’accroître la productivité des terres, le stockage du CO2, etc.
• Définition et mise en place des modèles intégrés de production basés sur les chaînes de valeur par :
• Construction de six (06) poulaillers dans les villages de Pabégou (Copargo ); Tchalinga   (Ouaké) et Sinassingou (Djougou)  avec les équipements et matériels de base (mangeoires et abreuvoir, râteaux, pelles et brouette) au profit  des jeunes aviculteurs/avicultrices  dans le cadre de la promotion de l’entreprenariat ;
  
• Construction de dix (10) bergeries par les ménages vulnérables bénéficiaires (éleveurs/éleveuses) dans les villages de Pabégou (Copargo ); Tchalinga (Ouaké) et Sinassingou (Djougou) suivi de l’acquisition/remise de petits ruminants (27ovins et 4 capris) par le  PRRéCAZ suivant l’approche de recheptellisation. Il s’agit d’un "contrat par lequel le propriétaire d'un fonds de bétail le remet à une autre personne, sous des conditions convenues entre eux, pour le garder, le nourrir et le soigner". Ces bénéficiaires ont suivi en prélude une formation sur la conduite de l’élevage et sur la reproduction des animaux ;
• Mise en place en cours des parcelles fourragères (pois d’angole, mucuna, panicum, bracharia) pour la sédentarisation des éleveurs et la réduction des conflits agro-pastoraux.

Afin de mettre en place les mesures d’accompagnement pour l’accès des entreprises au financement agricole (garantie et crédit), le projet a fait la cartographie des structures de microfinance agricole accessibles et ayant les aptitudes à opérationnaliser les meilleures pratiques fiduciaires et les critères de couvrement des risques dans les communes de Djougou – Ouaké – Copargo et Malanville.

Il faut noter que certaines communes bénéficiaires de PRRéCAZ dont la commune de Malanville font face à des défis sécuritaires. Ainsi, pour la mise en œuvre efficace des activités du projet dans cette commune, un partenariat est noué avec deux Organisations Non Gouvernementales (ONG) locales. Un suivi rigoureux de leurs activités sur le terrain est fait par l’Unité de Gestion du PRRéCAZ, l’ATDA1, la Mairie et l’Inspection Forestière pour ne citer que ces acteurs. 

La délégation belge s'est montrée particulièrement intéressée par les initiatives innovantes mises en œuvre par le PRRéCAZ, ainsi que par son impact sur les communautés locales en termes d'adaptation et d’atténuation aux changements climatiques, de développement de pratiques agricoles durables. 

Les échanges riches et constructifs ont permis d'identifier des axes d'amélioration et de formuler des recommandations pertinentes pour optimiser l'impact du projet et favoriser son efficacité opérationnelle. S. E. Madame Platteau a encouragé l’équipe de projet à poursuivre les efforts pour l’atteinte des résultats escomptés et surtout prendre des mesures pour la pérennisation des infrastructures mises en place avec l’implication active de toutes les parties prenantes.