Conduire une voiture ou une moto est une chose que beaucoup de gens considèrent comme allant de soi. Mais pas moi.
Je m'appelle Raksmey. J'ai un handicap physique et j'ai grandi dans une des provinces du Cambodge. Au fil des ans, j'ai été découragé, victime de discriminations, d'exclusion et de brimades physiques et psychologiques parmi les miens et à l'école. Les gens disaient que je ne serais pas capable de conduire et que j'aurais toujours besoin de quelqu'un pour pouvoir me déplacer.
En situation de handicap, mon droit d’aller et venir, mais aussi les droits d’autres personnes handicapées, ont été restreints par l’impossibilité d'utiliser des véhicules adaptés sans législation spécifique.
Les nouvelles technologies ont eu une influence considérable sur le monde du handicap, permettant à certaines personnes handicapées au Cambodge de conduire leur propre véhicule en l'ajustant à l'aide de technologies d'assistance. Pourtant, ces personnes n'étaient toujours pas autorisées à détenir un permis de conduire.
Ma vie dépendait donc des autres. À cause de mes difficultés, je ne pouvais pas me déplacer sans aide.
Le 3 décembre 2020, la situation a changé lorsque le Gouvernement royal du Cambodge a officiellement annoncé une nouvelle loi sur le permis de conduire, laquelle donne la possibilité aux personnes handicapées de demander leur permis à condition que leurs véhicules adaptés soient reconnus par le ministère des Travaux publics et des Transports.
Cela protège les droits légaux des personnes comme moi d'utiliser leurs véhicules adaptés de manière indépendante et de participer plus pleinement à la société.
Ma vie a changé lorsque j'ai pu aménager ma moto.
Cela a renforcé ma motivation et ma confiance en moi, et m'a aidé à poursuivre mes études universitaires. Cet événement m'a donc aidé à atteindre mon plein potentiel dans tous les aspects de ma vie : enseignement, vie associative, stages, sports et opportunités d’emploi.
Cela m'a amené à mon poste actuel, au bureau du PNUD au Cambodge, où mon travail me passionne, car il s’agit d’aider à améliorer la vie d'autres Cambodgiens handicapés.
J'ai pu constater par moi-même à quel point conduire un véhicule est libérateur, faisant de nos droits aux libertés fondamentales une réalité ; c'est un élément clé de la législation, au même titre que la loi cambodgienne sur la promotion et la protection des droits des personnes handicapées.
Enfin, les personnes en situation de handicap physique qui ont utilisé des véhicules adaptés, dont je fais partie, peuvent demander un permis de conduire – au même titre que les personnes non handicapées.
Enfin, nous jouissons du même statut juridique en tant que conducteurs.