Déclaration de l’Administrateur du PNUD à l’occasion de la Journée des droits de l'homme 2024
9 décembre 2024
Depuis leur adoption en 2015, de nombreux pays en développement ont fait des progrès remarquables vers la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD). Cependant, un décalage troublant persiste : la croissance économique ne garantit pas à elle seule la réduction de la pauvreté ou des inégalités, l’urgence climatique s’accélère et la destruction de notre patrimoine naturel se poursuit. À l’occasion de la Journée des droits de l’homme 2024, il nous est rappelé que les droits de l’homme ne sont pas des idéaux abstraits. Ce sont des outils essentiels pour relever ces défis urgents et faire progresser la dignité et la justice pour tous.
Dans les situations de conflit et de crise, où la violence et les déplacements forcés prédominent, les droits de l’homme sont gravement menacés. Les femmes et les enfants sont particulièrement touchés. Dans de telles situations, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) œuvre en faveur de solutions axées sur les droits de l’homme qui renforcent la responsabilité, protègent les communautés et favorisent la paix, le redressement et la stabilité. Il s’agit notamment d’établir des partenariats avec les institutions nationales des droits de l’homme, qui constituent souvent la première ligne de défense des droits de l’homme. Par exemple, au Nigeria, le PNUD a collaboré avec le Haut-Commissariat aux droits de l’homme (HCDH) afin de promouvoir le tableau de bord et l’observatoire des droits de l’homme de la Commission nationale des droits de l’homme, qui permet de suivre et d’analyser en temps réel les violations des droits de l’homme et de fournir un soutien direct aux populations touchées par les conflits. Les initiatives locales restent également essentielles. C’est le cas des femmes en Somalie, qui bénéficient d’un soutien pour mener des efforts de paix, notamment en aidant les personnes confrontées à la violence, à la discrimination et à l’injustice. « J’ai résolu de nombreux conflits locaux... Je me sens motivée lorsque je vois que j’ai pu changer la vie des gens de manière positive », déclare Fatuma, qui a dirigé un groupe de travail local pour la paix.
Alors que l’accélération de l’urgence climatique menace la capacité des générations actuelles et futures à jouir de leur droit à un environnement propre, sain et durable, le PNUD se concentre sur l’accès à la justice, en travaillant avec le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et le Haut-Commissariat aux droits de l’homme pour aider les communautés à faire valoir leurs droits. En outre, dans des pays comme le Belize, la Climate Promise du PNUD encourage les dialogues nationaux sur le changement climatique qui associent des groupes clés tels que la société civile, les peuples autochtones et les organisations de femmes, en veillant à ce que tous puissent avoir leur mot à dire sur leur avenir climatique, ce qui fait progresser la justice climatique. Le secteur privé a également un rôle essentiel à jouer. Le PNUD soutient la mise en œuvre des principes directeurs des Nations Unies relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme, notamment pour promouvoir des pratiques durables qui protègent l’environnement. En effet, la technologie est à la fois source de risques et d’opportunités pour faire progresser les droits de l’homme. Le Pacte numérique mondial vise à créer un espace numérique inclusif, ouvert et sécurisé qui respecte, protège et promeut les droits de l’homme. Les outils technologiques du PNUD, tels que iVerify et eMonitor+, déployés dans plus de 25 pays pour surveiller et combattre les fausses informations et les discours haineux, en montrent le potentiel. En ce qui concerne les technologies telles que l’intelligence artificielle, il est désormais essentiel d’adopter une approche axée sur les droits, en relevant les défis éthiques, en protégeant les données et en s’attaquant aux préjugés afin d’atténuer les risques dès à présent et de procurer d’immenses avantages pour les générations à venir.
Le Pacte numérique mondial réaffirme que les trois piliers des Nations Unies - le développement durable, la paix et la sécurité, et les droits de l’homme - sont d’égale importance, interdépendants et se renforcent mutuellement. Sans l’un d’entre eux, l’équilibre est rompu. Aux côtés de ses partenaires au sein des Nations Unies et ailleurs, le PNUD est déterminé à donner vie au Pacte. À bien des égards, il appelle à repenser la manière dont la communauté internationale planifie, agit et réfléchit à l’avenir, en créant de manière concertée un continuum d’actions plus régulier qui façonnera le monde à venir. Cela nécessite d’intégrer les droits de l’homme dans tous les aspects de notre travail afin de contribuer à la réalisation d’un avenir où la justice, l’égalité et les opportunités s’étendent au-delà de l’horizon.
Achim Steiner, Administrateur du PNUD
Le 10 décembre 2024, la Journée des droits de l’homme de 2024 sera l’occasion de mettre l’accent sur la façon dont les droits de l’homme constituent une voie vers des solutions pratiques aux grands défis de notre temps, jouant un rôle essentiel en tant que force préventive, protectrice et transformatrice pour le bien.