Malgré le conflit, la résilience reste forte dans l'est de la République démocratique du Congo

La vie des femmes et des enfants bouleversée

17 mars 2025
Two women in safety vests and headscarves pose with tools at a construction site.

Avant le conflit, plus de 700 femmes étaient employées dans la construction au Sud-Kivu par le biais du Programme d'urgence de développement local.

Photo : PNUD RD Congo

La crise dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) a bouleversé des vies, touchant particulièrement les femmes et les enfants. Chaque jour, ils affrontent des épreuves qui menacent leur sécurité, leur bien-être et leur avenir. Parmi les plus touchées figurent plus de 700 femmes qui travaillaient sur le projet PDL-145T, une initiative gouvernementale dont le PNUD est un partenaire clé, leur offrant des emplois et une lueur d’espoir. Ces femmes, piliers des chantiers de construction, transportaient de l’eau, du gravier, des pierres et du sable pour contribuer au développement de leurs communautés. Aujourd’hui, contraintes de fuir la violence, elles ont tout perdu : leurs moyens de subsistance, leur sécurité et leur dignité.

« Ces femmes n’étaient pas simplement des travailleuses ; elles construisaient leur propre avenir. » « Grâce au projet PDL-145T, elles gagnaient un revenu, prenaient confiance en elles et bâtissaient un avenir pour leurs familles. Aujourd’hui, elles ont été déracinées, laissées sans sécurité, sans ressources et sans réponses. »

- Sylvette Balungwe, Spécialiste en genre et mobilisation communautaire du PNUD à Bukavu

Beaucoup sont désormais exposées à des violences, y compris des violences sexuelles et basées sur le genre, alors qu’elles luttent pour survivre dans la brousse ou dans des écoles et églises surpeuplées. Sans revenus ni perspectives, elles ne peuvent plus subvenir aux besoins de leurs familles et se retrouvent dans une précarité extrême.

« La survie est devenue un combat quotidien. » « Les femmes sont confrontées à un risque accru de violence, et sans ressources, elles ne peuvent pas s’occuper de leurs enfants. La perte n’est pas seulement matérielle ; c’est aussi la perte de la sécurité, de l’autonomie et de l’espoir. »

- Sylvette Balungwe

Les enfants paient également un lourd tribut. Certaines des écoles construites grâce au projet PDL-145T, autrefois symboles de progrès, servent désormais de positions militaires ou d’abris pour les familles déplacées.

« De nombreuses écoles ont été pillées ou vandalisées. Une école, ce n’est pas seulement quatre murs : c’est un fondement pour l’avenir d’un enfant. » « Rouvrir les salles de classe, c’est offrir aux enfants un espace sûr, stimulant et porteur d’espoir, même en pleine crise. »

- Jolly Namwezi, Mobilisatrice en développement communautaire au PNUD Bukavu

Aujourd’hui, dans les Kivus, 375 000 enfants sont privés d’école, leur avenir compromis. Sans éducation, ils sont davantage exposés aux risques d’exploitation, y compris au recrutement par des groupes armés. 

« Une école devrait être un lieu d’apprentissage, pas un champ de bataille ou un abri pour les déplacés. » « Quand les salles de classe sont détruites, c’est l’avenir des enfants qui est volé. Nous ne pouvons pas laisser cette génération être abandonnée. » 

- Jolly Namwezi

Aerial view of a rural facility with red-roofed buildings and a gathering of people.

L'école primaire Mwami Kazi, dans le Sud-Kivu, venait d'être reconstruite par le PNUD dans le cadre du programme de développement local d'urgence lorsque le conflit a éclaté dans l'est de la RDC.

Photo : PNUD RD Congo

Face à cette crise, le PNUD s’engage à restaurer les moyens de subsistance, créer des espaces sûrs et fournir un soutien psychosocial pour aider les femmes à reconstruire leur vie. Nous travaillons également à la réhabilitation des écoles et à la création d’environnements d’apprentissage sécurisés afin que les enfants puissent retourner en classe.

« Reconstruire, ce n’est pas seulement une question d’infrastructures ; c’est redonner de la dignité, de la stabilité et de l’espoir, » souligne Balungwe. « Les femmes ont besoin d’indépendance économique, et les enfants ont besoin d’éducation. Il ne s’agit pas seulement de relèvement ; il s’agit de construire la résilience pour l’avenir. »

- Sylvette Balungwe

Women scoop flour from large bags in a market setting with a brick background.

Julienne Aksanti est membre d'une coopérative de farine soutenue par le PNUD au Sud-Kivu.

Photo : PNUD RD Congo

Pour que ces efforts soient efficaces, un accès sûr, inconditionnel et sans entrave aux zones touchées est essentiel. Les acteurs humanitaires et de développement doivent pouvoir intervenir librement pour apporter une aide vitale aux populations. 

La crise dans l’est de la RDC a laissé des cicatrices profondes, mais la résilience des communautés touchées reste forte. Avec un soutien et une action soutenus, les femmes peuvent reconstruire leur vie, et les enfants peuvent retourner à l’école, retrouvant leur droit à un avenir. Le PNUD s’engage à travailler à leurs côtés, en veillant à ce qu’ils ne soient pas laissés pour compte sur le chemin de la récupération et de la paix. 

Smiling woman in colorful attire stands at a market stall with tomatoes.

Claudine (nom fictif) a survécu à des violences sexuelles et sexistes à Goma, au Sud-Kivu. L'approche multidimensionnelle du PNUD offre aux survivants un soutien psychosocial et juridique ainsi qu'une réhabilitation socio-économique.

Photo : PNUD RD Congo