Vers un système éducatif plus résilient au Yémen

1 août 2024
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Une écolière dans une des écoles réhabilitées par les autorités locales d'Aden avec l’appui du projet SIERY.

PNUD Yémen

Au Yémen, les enfants en âge d'être scolarisés représentent près de 33 % de la population. Plus des deux tiers de ces enfants vivent dans des zones difficiles d'accès. Selon des rapports récents, environ 4,5 millions d'enfants yéménites n'allaient pas à l'école en 2023, tandis que 2 426 écoles ont été endommagées ou ne fonctionnent pas parce qu'elles ont été utilisées comme abris ou à des fins non éducatives.

Neuf ans après le début du conflit au Yémen, les enfants et les jeunes déplacés restent parmi les plus vulnérables aux perturbations de l'éducation. Environ 1,3 million d'entre eux doivent faire face à des classes surchargées et à des enseignants débordés. En période de crise et de déplacement, l'éducation joue un rôle essentiel en apportant un sentiment de stabilité et de normalité aux enfants et aux jeunes. La condition préalable au rétablissement et à la paix est de veiller à ce que les personnes déplacées bénéficient d'une éducation de qualité.

Les enseignants sont également en première ligne de cette crise. Les classes surchargées et l'accès limité aux possibilités de développement professionnel entravent leur capacité à travailler, ce qui peut les amener à quitter la profession.

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Des élèves jouent pendant la récréation dans l'une des écoles réhabilitées par les autorités locales d'Aden avec l’appui du projet SIERY.

Photo : PNUD Yémen
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Une enseignante donne un cours dans l'une des écoles réhabilitées par les autorités locales d'Aden avec l’appui du projet SIERY.

Photo : PNUD Yémen

La réponse des autorités locales 

L'éducation contribue à la résilience des sociétés ; par conséquent, pour façonner des avenirs durables, l'éducation elle-même doit être résiliente au changement et aux crises. Avec l’appui du projet de renforcement de la résilience institutionnelle et économique au Yémen (SIERY), financé par l'Union européenne, les autorités locales rétablissent l'éducation au Yémen. Il s'agit notamment de rénover les salles de classe déjà existantes, d'en construire de nouvelles, tout en ajoutant des installations sanitaires et de l'énergie solaire dans plus de 70 écoles.

Écoles primaires et secondaires

« Nous avons constaté une baisse du taux d'abandon scolaire et une augmentation de la motivation et des attitudes positives parmi nos élèves depuis l'installation du système d'énergie solaire », a déclaré Hala, directrice de l'école primaire et secondaire Khawla Bint Al-Azwar, une des 21 écoles qui disposent désormais de l'énergie solaire dans l'Hadramaout. 

L’école Khawla Bint Al-Azwar accueille environ 1 500 filles et jeunes femmes, dont un certain nombre de personnes en situation de handicap. En raison de la forte demande et de sa capacité limitée, le centre fonctionne au rythme de deux sessions par jour.

« Depuis l'installation du système d'énergie solaire, nous pouvons prolonger la durée des leçons pour les élèves et les enseignants dans les salles de classe, surtout pendant les sessions du soir », explique Hala.

Situé à Mukalla, dans l'Hadramaout, sur la côte de la mer d'Arabie, les élèves et le personnel ont été confrontés à des classes surpeuplées et humides, en particulier pendant l'été, avec peu ou pas d’électricité. 

« Il fait désormais plus frais dans les salles de classe. Les élèves et les enseignants sont plus concentrés. Des environnements d'apprentissage adéquats permettent d'obtenir de meilleurs résultats en matière d'éducation », a déclaré la directrice Hala.

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« Il fait désormais plus frais dans les salles de classe. Les élèves et les enseignants sont plus concentrés. Des environnements d'apprentissage adéquats permettent d'obtenir de meilleurs résultats en matière d'éducation. » —directrice Hala. 

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Sawsan donne un cours d'anglais à l'école Khawla Bint Al-Azwar.

Photo : OCHA

« Je peux maintenant utiliser l'ordinateur pour des exercices de compréhension et d'écoute. Le fait d'avoir l'électricité à l'école m'a aidée à dispenser mes cours et à faire en sorte que mes élèves bénéficient de la qualité d'éducation qu'ils méritent », a déclaré Sawsan qui enseigne l'anglais. 

Des données récentes ont révélé que les jeunes sont dissuadés de se lancer dans l'enseignement en raison des conditions de travail. 

 

 

 

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« J'ai maintenant un meilleur environnement de travail. Je suis plus performante, je suis moins fatiguée et je retiens mieux mes cours. » — Fayza, enseignante de mathématiques et de religion.   

Enseignement supérieur   

La promotion de l'ODD 4 au cœur du projet SIERY, passe par le soutien accordé aux initiatives des autorités locales en matière de promotion de l'enseignement supérieur. 

À Tarim, les autorités locales souhaitaient réhabiliter, équiper et meubler l'Institut national de santé pour faciliter l'accès des jeunes à l'enseignement supérieur. Aujourd'hui, il propose des formations en infirmerie et au métier de sage-femme à une soixantaine de jeunes femmes et hommes. 

« J’étais motivée à l’idée d’étudier ici parce que l'institut est proche de mon domicile. Avant, nous devions aller à l'université de Seiyun pour obtenir un diplôme d'enseignement supérieur. Grâce à ce campus, davantage de femmes peuvent désormais obtenir un diplôme d'enseignement supérieur », explique Aisha, étudiante sage-femme. 

Sumaya, physiothérapeute et enseignante à l'institut, explique : « Je suis originaire de Tarim, mais pour obtenir mon diplôme il y a quelques années, j’étais obligée de partir de la maison à 6 heures du matin pour aller suivre mes cours à Seiyun et de revenir vers 16 heures, ce qui était difficile pour moi en tant que jeune mère. Il n’a pas été facile non plus de convaincre ma famille de me laisser faire ce trajet quotidien. » 

Bien que le trajet entre Tarim et Sieyun ne dure que quarante minutes, les mauvaises infrastructures, les fermetures de routes et les problèmes de sécurité rendent le déplacement difficile. « La présence de cet institut signifie que davantage de jeunes, en particulier des femmes, ont accès à l'éducation. Cela profite à notre société », a déclaré Sumaya.

Enseignement et formation techniques et professionnels  

L'enseignement et la formation techniques et professionnels (EFTP) sont essentiels pour relever un des défis majeurs auxquels sont confrontés les jeunes au Yémen : le chômage. L'équipement des EFTP permet aux jeunes de s'émanciper, d'avoir un emploi productif et cela facilite leur transition vers le monde du travail. Avec le soutien du projet SIERY, les autorités locales ont équipé le complexe académique de Al-Qatn de mobilier, d'outils, de matériel de laboratoire, d’outils informatiques et de technologies de l'information et de la communication. Environ 900 jeunes femmes et hommes y étudient. 

Renforcement des capacités des autorités locales, des bureaux d'éducation de district et du personnel éducatif 

Les lieux d'enseignement doivent être des havres de paix où les élèves apprennent, jouent et sont protégés. C'est là que leur esprit peut s'interroger, explorer et développer tout son potentiel. Le PNUD Yémen travaille avec les autorités éducatives et locales pour créer un environnement d'apprentissage plus sûr et plus inclusif, où chacun peut acquérir les compétences nécessaires pour faire face aux défis de la vie et pour mieux s'adapter aux besoins du marché de l'emploi au Yémen.  

Ces programmes ont été rendus possibles grâce à l'Union européenne.  

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L'école élémentaire Iben Zaidoun, une des écoles réhabilitées par les autorités locales d'Aden avec l’appui du projet SIERY.

Photo : PNUD Yémen