Les forêts couvrent près d’un tiers de la surface de la planète et pourtant près de 129 millions d'hectares de forêts sont perdues depuis 1990 dans le monde.
D’ailleurs, pour y remédier, des études de chercheurs européens ont préconisés que 1 billion d’arbres ou plus à planter sont nécessaires. En effet, il permettrait d’absorber 205 gigatonnes de CO2 et de faire diminuer de 25 % le taux de CO2 dans l’atmosphère au cours des 40-100 prochaines années si nous plantons les bons arbres aux bons endroits.
Selon le Global Forest Watch, Madagascar a perdu plus de 3.600.000 ha de 2001 à 2018 de sa couverture forestière, soit l’équivalent de 21% de réduction depuis l’an 2000. Idéalement, il faudrait planter au moins l’équivalent et surtout maintenir l’existant. Les forêts jouent un rôle essentiel dans la régulation du climat et dans l’atténuation du réchauffement de la planète.
Dans cet effort, le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable a orienté sa stratégie nationale de reboisement vers « le reboisement utile et de proximité » avec un objectif de surfaces à reboiser allant jusqu’à 75 000 ha pour la prochaine campagne de reboisement.
Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et le Fonds pour l'Environnement Mondial (FEM) appuient cette initiative du ministère par le recrutement de pépiniéristes et la mise en place de plusieurs pépinières notamment dans 5 régions de Madagascar : Analamanga, Anosy, Atsinanana, Androy et Atsimo Andrefana.
La commune rurale de Miary, District de Toliary II, Région Atsimo Andrefana se trouve à 7 km au Nord Est de la ville de Toliary avec une population de 13 334 habitants (dont 51% de femmes)
« Reverdir notre commune est l’objectif de cette pépinière. A cause du réchauffement, nos plaines sont sèches et arides alors qu’auparavant notre commune était verte et fertile », Elise décrit le contexte local.
« Je suis pleinement consciente des effets néfastes du changement climatique : la dégradation de notre environnement, la prolifération des maladies, le réchauffement. » se consterne Élise devant la situation d’aridité croissante dans le Sud de Madagascar.
« Je suis jeune et je me suis engagée en tant que pépiniériste pour faire changer les choses, que cela redevienne comme avant et que la commune de Miary reverdisse à nouveau. » poursuit-elle.
En partenariat avec la Direction Régionale de l’Environnement et du Développement Durable (DREDD) de l’Atsimo Andrefana, une pépinière composée d’une vingtaine de plates-bandes de 6 espèces dont le tamarin, l’acacia et le flamboyant, a été mise en place dans la commune de Miary.
Après avoir bénéficié d’un plan de renforcement de capacité sur la gestion de pépinières et les enjeux du reboisement, avec 9 autres collègues, dont une fille , Elise travaille à la pépinière tous les jours. Ils s’organisent en groupes pour assurer la production et l’entretien des jeunes plants. Un rapportage de l’évolution de la production est effectué régulièrement au Cantonnement de la DREDD Atsimo Andrefana.
Cette année, 480 000 jeunes plants sont attendus de la pépinière d’Elise et de ses collègues. Ils approvisionneront la campagne de reboisement 2020-2021 de la région Atsimo Andrefana.
Des actions de sensibilisation des communautés locales sur l’importance des reboisements pour atténuer l’effet du changement climatique sont également prévues pour accompagner cette initiative.
« La majorité de la population de notre commune sont des agriculteurs et des éleveurs. La pluie est nécessaire pour le développement, pour que les produits agricoles prospèrent et que les agriculteurs aient le moyen d’envoyer leurs enfants à l’école et soient indépendants des aides du gouvernement. » explique Elise, engagée dans sa mission de sensibilisation des communautés sur l’importance du reboisement.
Dans l’ensemble des cinq régions où l’appui à l’amélioration de la capacité de résilience des communautés face au changement climatique est mené, 88 pépiniéristes ont été recrutés pour un total de production d’environ 1 411 000 plants. Jusqu’ici, on recense un taux de réussite de 85% de la culture des jeunes plants couvrant plus de 700ha de surface.
Cette lutte contre le changement climatique nécessite l’engagement et l’implication de tous et surtout des jeunes comme Elise. Les jeunes sont de plus en plus conscients des enjeux sociaux et environnementaux et de leurs rôles. Il faut les impliquer et les faire passer à l’action !