En 2022, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), à travers son Bureau Régional pour l’Afrique, a financé le développement de centres d’innovation au sein d’universités publiques dans 10 pays africains. L’objectif visé est de transformer ces universités publiques en espaces d’innovation, d’expérimentation et d’apprentissage accéléré.
L’innovation en milieu universitaire : une chance de rectifier le tir
5 mars 2023
Au Mali, le choix s’est porté sur l’École Nationale d’Ingénieurs Abderhamane Baba Touré (ENI-ABT) pour accueillir le centre. L’ENI-ABT est un établissement universitaire publique possédant les prérequis techniques nécessaires pour une adoption rapide du modèle de centre d’innovation technologique que nous mettons en place.
Le Centre d’Innovation Technologique Timbuktoo (CITT)
Situé dans la cour même de l’école d’ingénieure, ce centre d’innovation de 1500 mètres carrés permettra aux étudiants et enseignants-chercheurs de l’ENI et d’autres écoles et universités, de collaborer pour concevoir, prototyper et développer à une plus grande échelle des innovations technologiques (low-tech et high-tech) qui permettront de résoudre les nombreux problèmes auxquels les communautés sont confrontées.
Le centre d’innovation que nous appelons affectueusement « le Pod », sera doté d’équipements technologiques de dernières générations, de modules d’innovation (design thinking, etc.), d’un système d’encadrement (formation, coaching et mentoring) et de renforcement des capacités étudiants et enseignants-chercheurs. Le Pod apportera les outils adéquats aux étudiants et enseignants-chercheurs pour collaborer afin de créer, développer et tester des solutions innovantes qui répondent aux besoins des utilisateurs. Il permettra le développement d'idées commerciales et la démonstration de produits.
C’est un espace qui se verra dédier également aux conférences et évènements en rapport avec la création, l’entrepreneuriat et l’innovation dans différents domaines d’intérêt économique, social et environnemental.
Le bureau de transfert technologique : créer le lien entre la recherche et les marchés
Le centre est composé de laboratoires de prototypage thématiques (textile, énergie, robotique, etc.), de laboratoires ou espaces de conception (design), de bureaux et d’espaces de travail collaboratif, et d’autres espaces destinés à la gestion du centre, aux évènements et au bien-être des membres.
En plus de ces unités, un bureau de transfert technologique sera mis en place. Son rôle consistera à mettre à l’échelle ces innovations sur le marché en faisant le lien entre la recherche et les entreprises/industries.
En vue d’assurer une meilleure visibilité de l’espace et de faciliter l’interaction avec un public plus large, une plateforme digitale a été développée. La plateforme animée par le comité de gestion et d’innovation, facilitera les interactions et le partage d’expérience avec le Pod. La plateforme sera ainsi une vitrine à travers laquelle sera exposée le talent de créativité des étudiants, leurs œuvres et permettra une connexion rapide au marché intérieur et extérieur.
Le centre sera géré par un comité de gestion et d’innovation constitué des représentants de toutes les parties prenantes du centre à savoir : les étudiants, les enseignants-chercheurs, le PNUD, le ministère de l’enseignement supérieur, le secteur privé, et la société civile. Cette composition du comité et les procédures de gestion mis en place permettront aux activités du Pod de prendre en compte les besoins des différentes communautés bénéficiaires.
Comment s’impliquer ?
Vous l’aurez compris, la vision derrière le CITT ou Pod vise à aider l'Afrique à atteindre ses objectifs de développement durable en investissant dans les universités. L'objectif est de créer des espaces d'innovation et d'expérimentation, où les étudiants ont accès aux dernières technologies et peuvent développer les compétences nécessaires pour réussir dans l'économie numérique. C'est un grand défi, mais aussi une énorme opportunité pour l'Afrique et le Mali.
Il est bien connu que le potentiel des jeunes africains à s'engager de manière significative dans l'écosystème de l'innovation est immense. Nous avons tous été témoin de ce potentiel pendant cette dernière décennie lors duquel les jeunes maliens ont fait preuve de créativité et d’audace pour créer des startups qui apportent des solutions aux nombreux défis de notre temps.
Ce nouvel acteur de l’écosystème de l’innovation apportera un nouvel élan aux dynamiques de transformation des systèmes en cours dans le pays. Ceci se fera de trois manières principales :
- En exploitant au mieux les outils du centre, les étudiants et enseignants-chercheurs de l’ENI (et d’autres établissements) développeront des solutions innovantes (commerciales ou non) et contribuera à une croissance économique inclusive et à la création d’emplois ;
- En répondant aux besoins du marché, il contribuera à renforcer les capacités technologique et d’innovation des entreprises et augmenter leur productivité ;
- En organisant des évènements de discussions et d’échanges, il concourra à nourrir les conversations et le partage d’idées et réflexions sur l’innovation, l’expérimentation, et l’apprentissage accéléré.
Au niveau de l’Accelerator Lab qui est l’unité d’innovation du PNUD au Mali, nous accompagnons le Pod afin qu’il puisse s’intégrer au mieux dans cet écosystème. Cet accompagnement va de la mise en relation à un appui technique dans la programmation et l’organisation des évènements. C’est dans ce cadre que nous avons commandité en juillet 2022 une étude de mapping des acteurs et des solutions de l’écosystème pour que le Pod puisse avoir une idée du terrain dans lequel il va loger.
Vous aussi pouvez jouer un rôle important dans la transformation de notre chère ENI en un hub d’innovation technologique. Si vous avez des idées de programmes d’innovation et d’entrepreneuriat, de forums/ateliers en lien avec l’innovation et les marchés/industries, d’idées de projets ou de partenariats, nous sommes preneurs. N’oublions pas que le but final recherché est l’amélioration des conditions de vies des maliennes et maliens sur toute l’étendue du territoire. Et cela commence par l’éducation.