Dans le cadre du suivi du projet Accélération de l’entrepreneuriat féminin dans le contexte de la ZLECAf, deux entreprises ont reçu ce 14 septembre 2023 la visite d’une équipe du PNUD et du Conseil national du patronat (CNP). Minagro et Cafitat, sont spécialisées respectivement dans la production de farine panifiable locale et dans le recyclage des déchets domestiques solides en divers matériaux de bureau et accessoires de mode
L'entrepreneuriat, un secteur porteur d’espoir
16 septembre 2023
Ouro-Agoro Amina Azia, la trentaine, est la responsable de la petite entreprise 'Minagro group' spécialisée dans la transformation des produits agricoles en farine. Avec un large sourire, elle raconte l’évolution de son entreprise depuis l’accompagnement qu’elle bénéficie du PNUD. En 2019, elle produisait 200 à 300 kg de farine de " gari ", tapioca et autres fécules d’igname et de plantain. Aujourd’hui sa joie est immense. La production est passée à une tonne de farine par jour. De même, une nouvelle gamme de produits fait à base de patate douce, a vu le jour.
Impact du soutien du PNUD
Grâce à un appui à hauteur de 5.625.000 FCFA de la part du PNUD, correspondant à une première tranche, Amina a pu s’offrir ces matériels entrant dans la production. Les procédés de production, essentiellement artisanaux, accroissaient les coûts et limitaient la capacité de l’entreprise à répondre aux commandes du marché en temps réel. L’acquisition d’équipements tels que le pétrin, la lamineuse, un four modernisé, a permis d’accroitre la productivité passant d’une tonne par mois à une tonne par jour.
Aujourd’hui l’entreprise peut répondre aux commandes de masse afin d’alimenter non seulement le marché local mais aussi le marché international.
Bonne nouvelle pour les consommateurs
Les résultats de cet accroissement de productivité sont répartis tout au long de la chaine de valeur par un effet d’entrainement. En effet, l’entreprise a accru la demande de matière première auprès des producteurs, leur assurant ainsi un débouché. En termes de création d’emplois, le personnel essentiellement constitué de femmes est passé de 10 à 30 suite à l’intensification des activités de l’entreprise.
Amina pense à agrandir son cercle à travers la formation et le renforcement de capacité dans l’usage de ces farines locales dans la boulangerie et la pâtisserie. « Nous produisons des farines sans gluten car nous notons beaucoup de personnes qui préfèrent le “sans gluten” qui ne se retrouve pas forcément dans la farine de blé. J’apporte un complément à travers mes farines qui représentent un substitut local à la farine de blé. » a-t-elle déclaré.
Déterminée à se lancer dans la ZLECAf dans le respect des normes de certifications, l’entreprise a entamé une lancée vers les procédures de normalisation de la chaine de production en réaménageant le site de production suivant les normes de l’ITRA et de l’HACCP, sans oublier la traçabilité de la matière première assurée par l’ITRA et l’ICAT.
La promotrice a vivement été encouragée par Binta Sanneh et Seynabou Diaw du PNUD qui admirent les efforts consentis. Elles l’invitent à persévérer dans ses activités pour devenir une véritable championne non seulement pour l’entrepreneuriat féminin togolais mais aussi pour l’écosystème entrepreneurial international.
Le recyclage sous toutes les coutures
Tout comme Amina, d’ALMEIDA Ayoko Directrice de CATIFAT Sarl s’est lancée tôt dans l’entrepreneuriat. L’entreprise œuvre dans le recyclage et la transformation des déchets domestiques solides (cannettes, boîtes de conserve, bouteilles en plastiques, calendriers…) en accessoires de bureau décorés avec du pagne aux motifs africains (port stylo, pose souris, pose PC…). Ayoko exprime sa profonde gratitude pour l’appui financier d’une première tranche équivalent à 4 045 000 FCFA. Celui-ci lui a permis d’acquérir certains nombre équipements (machine à coudre, une moto pour les livraisons), des matières premières et le renforcement des capacités managériales.
La subvention a facilité l’acquisition d’un local dédié à l’extension des activités. En outre, avec les nouveaux matériels de livraison, l’entreprise arrive désormais à desservir un marché plus élargi, accroissant ainsi le portefeuille client. Les coûts générés auparavant par les prestations de service de couture sont désormais révolus grâce à la nouvelle machine à coudre.
En plus d’être une entreprise verte, Cafitat est engagée pour l’autonomisation socio-économique des filles et jeunes mères en situation difficile. Elle consacre 50% de ses revenus à la formation des jeunes filles dans divers domaines (recyclage, pâtisserie) en fonction de leur centre d’intérêt. Partie de deux employés, l’entreprise en a cinq de plus et envisage d’en créer davantage.
" Nous faisons un suivi auprès des jeunes filles formées et à travers les renforcements de capacité nous les aidons à mieux réussir et à en faire une activité génératrice de revenu. Nous prenons la peine d’aller les visiter pour nous assurer que nos efforts portent des fruits " a-t-elle déclaré toute souriante.
A travers ces actions, la contribution à la baisse du taux de chômage s'agrandit de jour en jour.
Heureuses de la bonne marche de leurs activités, Amina et Ayoko espèrent apporter encore un plus à la jeunesse togolaise mais aussi un coup de pouce à l’avancée de la consommation locale. Confiantes, elles ne comptent pas s’arrêter là. Elles portent chacune en elle-même une vision encore plus grande et espèrent d’ici peu couvrir tout le marché international.