L’Afrique a la population la plus jeune du monde avec plus de 400 millions de personnes âgées de 15 à 35 ans. C’est cette population jeune qui conduira l’avenir du continent. Leur succès ou leur échec sera aussi celui du continent dans son ensemble. Par conséquent, investir dans les jeunes pour qu’ils deviennent des leaders au sein du gouvernement, de la société civile et de l’industrie, et en tant qu’agents de changement, est essentiel non seulement pour l’avenir, mais maintenant pour le continent.

Cependant, la situation désastreuse de l’emploi, avec des opportunités économiques limitées pour les jeunes à travers l’Afrique, continue d’étouffer leur potentiel. Selon la Banque Africaine de Développement, en 2015, un tiers des 420 millions de jeunes africains étaient au chômage, un autre tiers avait un emploi vulnérable et seulement 1 sur 6 occupait un emploi salarié. En outre, la majorité des personnes employées travaillaient dans le secteur informel, luttant pour mener une vie stable en raison de salaires bas et irréguliers et du manque d’accès aux filets de sécurité sociale, ce qui est davantage ressenti par les populations vulnérables, y compris les jeunes femmes, les jeunes déplacés et réfugiés. La Banque Africaine de Développement estime que si 10 à 12 millions de jeunes entrent sur le marché du travail en Afrique chaque année, seuls 3 millions d’emplois formels sont créés chaque année. En conséquence, la plupart des jeunes finissent par être des travailleurs indépendants dans des microentreprises où ils gagnent juste assez pour survivre, mais pas assez pour créer des emplois et rechercher des opportunités supplémentaires pour améliorer leur vie.

Parmi les chômeurs, les jeunes femmes sont particulièrement confrontées à des défis et à des obstacles à l’emploi plus importants, représentant 35% de la population NEET (Not in Education, Employment, or Training) en Afrique, contre 20% des jeunes hommes. L’écart important entre les sexes en matière d’emploi est dû à de nombreux facteurs, notamment la persistance de normes sociales et de systèmes juridiques discriminatoires, le partage inégal des responsabilités en matière de soins non rémunérés, les problèmes de sûreté et de sécurité ayant une incidence sur la mobilité des femmes, les domaines de travail étroits traditionnellement ouverts aux femmes avec une concentration de femmes dans des professions et des domaines d’activité peu rémunérés, et un accès limité au financement et au mentorat pour les femmes pour créer leur propre entreprise. Afin de promouvoir une croissance inclusive de l’emploi et de l’entrepreneuriat des jeunes, il importe d’accorder une attention particulière à la lutte contre les obstacles sexospécifiques, ainsi qu’aux besoins spéciaux d’autres groupes de jeunes défavorisés tels que les personnes handicapées, les jeunes ruraux et les jeunes déplacés et réfugiés.

Pour que l’Afrique puisse exploiter efficacement son dividende démographique pour les jeunes, l’une des solutions auxquelles aspirent l’Union africaine et ses États membres est que les jeunes deviennent des créateurs d’emplois. L’entrepreneuriat des jeunes est considéré comme un catalyseur pour mettre à l’échelle de nouvelles opportunités économiques et technologiques avec leur passion, leur créativité et leur innovation. Libérer et exploiter leur potentiel pour établir des entreprises axées sur la croissance est essentiel pour que le continent prospère. Comme vent arrière, la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECA), un marché de libre-échange unique visant à unir 1.2 milliard de personnes avec un PIB combiné de plus de 3.000 milliards de dollars, qui éliminera les obstacles au commerce et permettra la libre circulation des personnes et des marchandises, devrait inciter de nouvelles entreprises à créer de nouveaux produits et emplois. Une telle transformation nécessite un effort au niveau continental pour engager et autonomiser la jeunesse africaine par le biais d’investissements, de politiques et de programmes stratégiques, notamment le mentorat, l’incubation d’entreprises et un financement abordable pour la population jeune.

La 1ère session d’AFRI CONVERSE en 2022 examinera les meilleures pratiques et les leçons apprises grâce aux approches multidimensionnelles initiées par des organisations bilatérales et internationales pour promouvoir l’emploi et l’entrepreneuriat des jeunes et discutera de la voie à suivre avec une prévision de la croissance post-COVID, et en envisageant les possibilités de générer des emplois et des entreprises plus inclusifs, résilients et verts. En ce qui concerne la TICAD8 en 2022, l’AFRI CONVERSE ouvrira la voie à un engagement de haut niveau lors du Sommet, où les principales parties prenantes, y compris les chefs d’État, conviendront d’une voie pour poursuivre une croissance durable du continent. 

Intervenants:

● Mme Khalida Bouzar, Sous-Secrétaire générale, Administratrice adjointe et Directrice du Bureau régional pour les États arabes, PNUD

●Mme Hiroe Ono, Directrice générale adjointe, Département Moyen-Orient et Europe, JICA

●M. Daniel Elliot Kwantwi, PDG, TranSoniCa Company Limited (Ghana)

●Ms. Leila Ben Gacem, Founder, Blue Fish (Tunisia)

Modérateur:

Tetsuo Kondo, Directeur, Bureau de représentation à Tokyo, PNUD

AFRI CONVERSE 2022 #1 Édition spéciale : Promouvoir l’emploi et l’entrepreneuriat des jeunes en partenariat avec les secteurs public et privé

Date: Vendredi 25 février 2022, 19h30-21h00 (JPN)/5h30-7h00 (NY)

19:30 ~ 19:35 Introduction

19:35~20:05 Remarques primaires/présentation de chaque orateur (7 minutes chacun)

20:05 ~20:30 Interaction avec un modérateur

20:30 ~ 21:00 Q&R

Lieu: En ligne (Zoom)

- Participation: Gratuite

-Langue: Anglais/Français/Japonais/Arabe (interprétation simultanée)

-Co-organisateur: JICA, PNUD

Inscription: Obligatoire à partir du site Web ci-dessous.

https://undp.zoom.us/webinar/register/WN_238rlSvCTIG3Oy_hpxY4dg

Contact:

Chika Kondoh, spécialiste des partenariats de la TICAD, Bureau du PNUD à Tokyo (chika.kondoh@undp.org) Tél. : 03-5467-4751

Minami Matsumura, Département Afrique, JICA (Minami.Matsumura@jica.go.jp) Tél. : 03-5226-8260