Protéger la biodiversité aux Comores : un enjeu crucial pour le pays, l’Afrique et le monde

9 octobre 2024
Parc Moheli - Comoros

Lac Boundouni dans le Parc Moheli, première réserve naturelle de l'Archipel des Comores, créée avec l’appui du PNUD grâce à des fonds du Fonds pour l'environnement mondial (GEF), et soutenu ensuite par l’Agence Française de Développement.

Photo: Agence Parcs nationaux des Comores

Alors que la planète fait face à des défis environnementaux sans précédent, la protection de la biodiversité devient une urgence mondiale. L’Union des Comores, avec ses écosystèmes uniques, joue un rôle crucial dans cette lutte. En tant qu’un des 25 hotspots de biodiversité mondiale reconnus par Conservation International et parmi les 35 régions critiques selon le WWF, les Comores ne sont pas seulement un trésor national, mais aussi un patrimoine essentiel pour l'Afrique et le reste du monde.

Protéger cette biodiversité n’est pas une simple question locale : les écosystèmes jouent un rôle clé dans la régulation du climat, la préservation des ressources naturelles, et la fourniture de services écosystémiques essentiels à la vie sur terre. À l’approche des grandes conférences internationales telles que la COP16 sur la biodiversité, la COP29 sur le climat, et la COP19 sur la lutte contre la désertification, la gestion durable de la biodiversité aux Comores envoie un message fort à la communauté internationale : la lutte contre le changement climatique et la préservation des ressources naturelles sont indissociables. Ce que les Comores réalisent en termes de protection de leurs écosystèmes a un impact direct sur le reste du continent, l’Asie et au-delà.

 

Le partenariat : un levier pour la transition écologique

Pour faire face aux pressions croissantes exercées par le changement climatique, la déforestation et la pêche non durable, le gouvernement comorien a pris des engagements ambitieux à travers le Plan Comores émergent 2030

endangered species from Comoros

Espèces en danger: Eulemur Mongoz, Gros-yeux communs, Roussettes de Livingstone, Founingo des Comoros.

Photo: Agence Parcs nationaux des Comores

Le pays vise à réduire de 23 % ses émissions de gaz à effet de serre (GES) et à augmenter de 47 % ses capacités d’absorption de CO2 d’ici 2030. Cette transition écologique ambitieuse, qui place les Comores comme un puits de carbone, s’accompagne du soutien de partenaires stratégiques comme le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et l’Agence française de développement (AFD).

Cette collaboration repose sur des synergies entre le développement durable, la protection de la biodiversité, l’économie bleue et verte, et l’accès à l’eau potable pour tous. Avec le soutien du Fonds pour l'environnement mondial (GEF), le PNUD et l’AFD contribuent à renforcer la capacité du pays à atteindre ses objectifs environnementaux tout en améliorant les conditions de vie des communautés locales. 

 
Succès du Parc National de Mohéli et impact local

Un exemple marquant de ce partenariat est le Parc National de Mohéli. Créé avec l’appui du PNUD grâce à des fonds du GEF, et soutenu ensuite par l’AFD, ce parc a permis à l’île de Mohéli d’être classée en réserve de biosphère de l’UNESCO en 2020. 

Beach at Moheli Park, Comoros

Parc Moheli, première zone protégée des Comores

Photo: Agence Parcs nationaux des Comores

Le parc est désormais reconnu internationalement comme le premier site mondial de ponte des tortues marines, avec 30 000 montées chaque année. Ce succès est également un exemple du rôle essentiel des communautés locales dans la préservation de leur environnement, une reconnaissance soulignée par le prix Équateur initiative décerné à Mohéli en 2002.

A turtle laying eggs on the beach

Des milliers de tortues vertes nichent chaque année sur les cinq plages qui constituent le littoral d'Itsamia, dans le parc de Mohéli.

Photo: Agence Parcs nationaux des Comores
Des projets ambitieux pour un avenir durable

Aujourd’hui, le partenariat entre le PNUD et l’AFD continue à travers trois projets : le projet Biodiversité du PNUD/GEF, le projet Blue Green Island (BGI) financé par GEF, et le projet ULANGA MALI de l’AFD financé par l'AFD et l'Union Européenne. Ces initiatives se concentrent sur la protection des écosystèmes clés et la transformation de secteurs comme le tourisme et l’alimentation, pour construire une économie bleue et verte. Ces projets soutiennent également la Grande Muraille Bleue, une initiative continentale pour une économie bleue régénératrice, en créant des opportunités de développement durable au profit des populations locales.

Ecological guards Comoros

Ecoguardes en pleine surveillance, dans la forêt de Moya à Anjouan, Comores

Photo: Agence Parcs nationaux des Comores
Des défis persistants, mais des efforts continus

Les Comores font encore face à des défis environnementaux colossaux. En 20 ans, le pays a perdu 28 % de sa couverture forestière et des zones côtières stratégiques ont reculé de 30 mètres sous la pression de l’érosion. Les impacts des catastrophes naturelles et du changement climatique mettent à mal la biodiversité. Pourtant, les efforts des communautés locales pour co-gérer ces ressources vitales, qui leur fournissent nourriture, biens et services essentiels, témoignent d'une volonté collective de protéger cet héritage naturel.

Ensemble, grâce à la détermination des Comores et au soutien de partenaires internationaux, nous pouvons mettre en place des solutions concrètes pour assurer un avenir durable, à la fois pour les Comores, pour l’Afrique, et pour le monde entier.

 

Ilots de Nioumachoi, Moheli, Comoros

Ilots de Nioumachoi, Moheli, Comores

Photo: Agence Parcs nationaux des Comores