La Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (la TICAD) se tient depuis 1993. Elle est organisée par le gouvernement du Japon avec l’aide des Nations Unies, du PNUD, de la Banque mondiale et de la Commission de l’Union africaine. La TICAD est une plateforme multilatérale inclusive, qui offre un forum pour explorer des voies de développement innovantes, durables et équitables à travers l’Afrique. La réunion ministérielle de cette TICAD8, qui se tiendra les 27 et 28 août 2022, aura lieu en ligne les 26 et 27 mars 2022.

La paix et la stabilité sont des points essentiels des programmes de chaque TICAD. En effet, la paix et la stabilité sont des aspects essentiels du lien entre humanitaire, développement et paix qui relie les points de vue politiques et idéologiques et oriente les tendances, typologies et points névralgiques. En Afrique, les pays qui ont des difficultés à réaliser les Objectifs de développement durable (ODD) sont souvent ceux en proie à des conflits, notamment violents. L’instabilité nuit à la cohésion sociale, dissuade les investissements et met en péril les objectifs de développement inclusifs, tels qu’énoncés dans le Plan stratégique du PNUD.

Organisé par le PNUD et l’Institut d’études de sécurité en marge de la réunion ministérielle, cet événement de haut niveau sur la paix, la gouvernance et le développement vise une participation et une réflexion des parties prenantes sur la construction de la paix en Afrique, par l’adoption d’une approche de la gouvernance centrée sur les personnes et la promotion du développement. La prévention et la résolution des conflits, la lutte contre l’extrémisme violent et l’approfondissement de la gouvernance démocratique sont essentiels à la réalisation des Objectifs de développement durable et de l’Agenda 2063 de l’Union africaine.

Cet événement parallèle sur la paix, la gouvernance et le développement en Afrique s’articulera autour de 3 enjeux.

Enjeu n° 1 – Prévention des conflits, renforcement de l’état et gouvernance démocratique

Au niveau national, le contrat social entre les États et les citoyens semble s’étioler, ce qui engendre des incidents de protestations violentes dans plusieurs pays. Les élections restent sujettes à controverses dans la plupart des pays, ce qui engendre des violences post-électorales et une polarisation, ainsi qu’un recul de la démocratie et une recrudescence des prises de pouvoir par la force. Les violations des droits humains se poursuivent, et la règle de droit perd du terrain dans la plupart des cas. Toutes les régions du continent continuent d’être en proie à la violence, notamment la Corne de l’Afrique, le Sahel, la région des Grands Lacs et l’Afrique australe. L’augmentation de l’extrémisme violent et les impacts du changement climatique sur la sécurité ajoutent un degré de complexité à la situation. Combinées aux répercussions socio-économiques de la pandémie de COVID-19, ces tendances nuisent à la paix, à la sécurité et à la réalisation des objectifs de développement, notamment à ceux de l’Agenda 2063 de l’Union africaine et aux ODD. La représentation et le rôle des femmes et des jeunes dans les processus de prise de décisions et de consolidation de la paix sont des défis à relever pour renforcer la construction des États et la gouvernance démocratique.

Enjeu n° 2 – Les Inégalités horizontales et verticales exacerbent les divisions politiques et socio-économiques

Les inégalités horizontales sévissent parmi les groupes de personnes qui partagent une identité commune. Il peut s’agir d’inégalités d’accès à des biens et à la propriété (biens financiers, humains, sociaux, naturels, en ressources) mais également d’inégalités en matière de revenus et d’accès à l’emploi. Les inégalités horizontales se définissent en termes de statut économique, social, politique et culturel. Les discussions sur la paix et la sécurité en Afrique doivent tout particulièrement aborder les inégalités politiques car celles-ci indiquent clairement que les groupes de population faisant face à des inégalités horizontales sont toujours plus marginalisés.

Enjeu N° 3 – Rôle des partenaires externes

Quels sont les priorités émergentes et les points d'entrée pour les partenaires externes ? Comment les partenaires externes peuvent-ils soutenir une restructuration de la paix et de la sécurité pour qu’un « conflit » devienne une « condition » ? Tout en insistant sur l’importance de mesures continues de lutte contre les causes fondamentales des conflits, dans un contexte d’élargissement des inégalités telles que les inégalités horizontales, des sensibilités sont nécessaires pour adapter les efforts de paix des partenaires externes au contexte local (organisations de la société civile, au-delà des frontières, partenaires au développement) et les adapter aux dynamiques politiques et sociales locales.

Quelle contribution la plateforme de la TICAD peut-elle apporter à la discussion sur la paix et la sécurité ? La TICAD peut-elle catalyser les financements, les partenariats et les actions de plaidoyer en faveur de la paix et de la stabilité en tant que plateforme multisectorielle pour les acteurs du développement ?

Date : Mardi 31 mars 2022

Heure : 10h-12h (heure d’Afrique du Sud), 11h-13h (heure d’Afrique de l’Est), 17h-19h (heure du Japon)

Co-organisateurs: Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et Institut d’études de sécurité – Afrique

Langues: Anglais, français, japonais, arabe, portugais (interprétation simultanée)

Inscription obligatoire en cliquant sur le lien suivant :

https://undp.zoom.us/webinar/register/WN_YcoEi0pLRwujc95DthWsgw

Programme (à confirmer)