Le projet de Renforcement de la Résilience socio-économique des groupements de maraîchers de la forêt classée de Mbao dans un contexte de changement climatique et de pandémie COVID-19 lancé !

15 juillet 2021

Dakar, 14 juillet 2021 - Le projet de « Renforcement de la Résilience socio-économique des groupements de maraîchers de la forêt classée de Mbao dans un contexte de changement climatique et de pandémie COVID-19 » a été officiellement lancé, en présence des Représentants du Ministère de l’Environnement et du Développement Durable, du Ministère du Développement communautaire et de l’équité sociale et territoriale, du PNUD, des Partenaires, et des Groupements bénéficiaires du projet.

Actuellement financé par la Facilité de Financement Rapide (RFF) du PNUD pour un montant de 600.000 USD, le projet a pour objectif de ; i) développer et de démontrer un modèle de réduction de la pauvreté et de vulnérabilité, et de renforcement de la protection sociale des populations vivant des ressources forestières, ii) encourager les pratiques d’économie verte pour la préservation des écosystèmes et leur résilience aux changements climatiques.

La rencontre avait pour objectif de présenter et d’échanger avec les partenaires sur les contours du projet, et de présenter le programme de travail bi annuel (PTA) 2021-2022 (activités ; état de mise en œuvre des activités ; cadre de suivi-évaluation de la mise en œuvre du projet ; actions de mise en performance des résultats du projet et contraintes de mise en œuvre).

Pour le PNUD, ce projet entre en droite ligne dans le processus de mobilisation de ressources du Fonds Vert Climat pour le Projet de Gestion des Ecosystèmes Forestiers pour l’Atténuation au changement climatique, formulé pour le Sénégal. Ce projet vise à atteindre de manière intégrée le triple impact sur (i) la Résilience des communautés riveraines des forêts, (ii) la Résilience/Adaptation des Ecosystèmes forestiers au changement climatique, (iii) et l’Atténuation des émissions de gaz à effet de serre grâce au renforcement de son rôle de puit carbone, en conformité aux options stratégiques inscrites dans la Contribution Déterminée Nationale (CDN) du Sénégal.

Chiffres

  • Forêt : 700 ha pour la phase pilote ;
  • Bénéficiaires : 200 femmes réparties en 8 groupements maraîchers;
  • Budget: 775 K USD -   RRF: 600 K USD;    PNUD : 100 KUSD ;   PAGE* : 75 K USD.
    *Partenariat pour l’Action en Faveur de l’Economie Verte.

Contexte et justification

Le « poumon vert » de Dakar - La forêt de la réserve de Mbao, située dans le département de Pikine, est le « poumon vert » de Dakar. Il s’agit de la seule zone verte de la région. Elle abrite un écosystème riche et diversifié, menacé par la croissance démographique, l’urbanisation rapide, la gestion inadéquate des déchets solides et liquides, ainsi que les tentatives successives de déclassement de certaines parties de la forêt à des fins résidentielles entre autres. Ainsi, la taille de la réserve a été réduite de 815 ha à 722 ha depuis sa création en 1940. Le rythme et l’ampleur du processus de dégradation de la forêt sont exacerbés par les changements climatiques. La forêt classée de Mbao est un cas représentatif de la fragilité et de la dégradation de la majorité des écosystèmes forestiers sénégalais et de leurs impacts socio-économiques, en particulier, sur les populations voisines vulnérables.

Génération de revenus et prévention des inondations à travers la forêt - La réserve joue un rôle important dans la génération de revenus et la prévention des inondations pour ses communautés voisines de Pikine, qui ont traditionnellement travaillé dans la forêt grâce à des autorisations d’utilisation des terres.

Femmes vulnérables de Mbao protègent la forêt - Un « plan de gestion forestière » (Plan d’aménagement) a été mis en place en 2008, reconnaissant le droit d’exploitation des hommes et des femmes qui travaillent dans la forêt. Les parties prenantes locales et le gouvernement ont travaillé ensemble pour soutenir la préservation de la forêt, sa biodiversité et les moyens de subsistance des communautés voisines.

Depuis 2018, le PNUD, en partenariat avec le Ministère de l’environnement, soutient l’un des groupes locaux de femmes travaillant dans la forêt par la diffusion de techniques de conservation et d’amélioration de la production de leurs jardins. Les groupes de femmes ont participé activement à la transformation des décharges en parcelles agro écologiques de maraîchage, au reboisement et à sensibiliser les communautés à la nécessité de protéger la forêt.

Conformément à la stratégie nationale de protection sociale du Sénégal, qui vise à promouvoir une économie plus verte, le travail de ces groupes favorise la conservation de la forêt de Mbao et son développement durable.

Néanmoins, ces femmes sont encore vulnérables avec un revenu annuel moyen estimé à USD 214. Le faible revenu est en grande partie attribuable à l’accès limité aux intrants et aux marchés, aux bas prix de vente et aux fréquentes crues soudaines. Les données de la Protection civile indiquent que les fortes pluies qui sont tombées dans la région de Dakar entre le 4 et le 5 septembre 2020 ont fait 5 318 victimes et détruit des infrastructures à Pikine, Rufisque, Keur Massar, Thiaroye.

Impact de la COVID-19 sur les femmes de Mbao - La COVID-19 a profondément impacté leurs moyens de subsistance car la plupart de leurs points de vente ont été fermés. Contrairement aux hommes, les femmes qui travaillent dans la forêt ont tendance à être plus âgées – 55 ans en moyenne – et à travailler en groupe. Leurs pratiques de travail amènent des contacts rapprochés et le fait de travailler en groupe augmente encore le risque de contracter la COVID-19. Ces conditions de travail ont donc amené à cesser les activités pendant le confinement.

En conséquence, beaucoup d’entre elles ne sont plus en mesure d’acheter des semences ou d’embaucher des travailleurs saisonniers pour aider à cultiver leurs parcelles. Bien que la réponse d’urgence ait proposé des mesures pour réduire les effets de la crise, cela n’a pas suffi à renforcer la résilience de certains groupes, y compris les maraîchers de la forêt de Mbao. La résilience sociale est l’un des quatre axes du Plan de résilience économique et sociale du Sénégal pour la COVID-19.

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