Huit femmes, huit différents profils, et un point commun : elles ont traversé des épreuves complexes, elles ont tenu le coup, elles ont été soutenues, elles ont vu changer leur vie, elles ont témoigné qu'en restant tenace et en passant à l'action, les femmes peuvent être autonomes, résilientes, solidaires pour améliorer leurs conditions de vie et celles de leurs familles et communautés.
Madagascar a été au même diapason que les autres pays membres des Nations Unies cette année en mettant les femmes, leurs combats pour une vie digne sous les projecteurs lors de la célébration de journée internationale de la femme. Sous le thème «Femme autonome, résiliente et solidaire, reflet de l'égalité de droit et garant du développement durable», la cérémonie officielle était organisée les 7 et 8 mars à Antsirabe Vakinankaratra. A l'initiative du ministère de la Population, de la Protection Sociale et de la Promotion de la femme avec le soutien des partenaires techniques et financiers dont le Programme des Nations Unies pour le Développement, cette célébration nationale a donné une tribune particulière aux femmes de s'exprimer, de partager leur parcours pour inspirer d'autres femmes à agir.
Le gymnase couvert d'Antsirabe est paré de banderoles à message rappelant le thème de la journée, un parterre d'assistance composée par des représentants des femmes des 23 régions de Madagascar, des représentants du corps diplomatique à Madagascar et des partenaires techniques et financiers, les représentants des autorités et institutions nationales dont les femmes ministres du gouvernement de Madagascar ainsi que de l'épouse du Président de la République de Madagascar sont au rendez-vous. La scène aux couleurs rouge, verte et blanche rappelle les couleurs du drapeau national, des portraits de femmes malagasy accrochés sur un fond noir mettaient en exergue la diversité de la population malagasy. Huit femmes d'horizons différents s'apprêtent à monter au créneau.
- Jacqueline, agent communautaire à Antsirabe, championne de la promotion du planning familial dans sa communauté avec l'appui du programme ACCESS de l'USAID,
- Justine Estelle, une jeune de Manakara qui s'est inscrit volontairement au programme Lifeskills de UNICEF pour mieux prendre en main son engagement social,
- Volafarivo d'Ambositra - une mère vivant avec un handicap mais dont la mobilité réduite ne l'a pas empêchée d'être au service de la promotion de l'hygiène féminine et d'améliorer son activité génératrice de revenu en cousant des serviettes et couches hygiéniques lavables avec le projet Rano Wash de l'USAID,
- Estelle Andriamasy, activiste du Genre depuis sa jeunesse et présidente du Conseil National des Femmes Malagasy,
- Minot, de Toliara, une femme âgée qui restait active pour soutenir une bonne santé pour tous dans sa commune de Betsinjaka de Toliara II en tant que Point d'Approvisionnement au niveau commune avec le projet IMPACT de l'USAID,
- Sina de Brickaville 26 ans, une mère célibataire, devenue une femme maçon après les renforcements de capacité du projet Rano Wash de l'USAID,
- Jeanne Ursela de Sambava, leader, ancienne maire de sa commune rurale Anjinjaomby, présidente d'associations féminines qui a fait de la promotion du genre et de l'égalité son agenda,
- Hasina RALAY, d'Antananarivo, jeune femme qui s'est lancé dans l'entrepreneuriat tout en s'occupant de ses enfants et faisant partie des producteurs des fruits séchés avec l'accompagnement de l'ONG CAES.
" J'ai connu les difficultés des personnes à mobilité réduite à satisfaire leur besoin d'hygiène depuis mon enfance, cela m'a forgée et m'a motivée à m'investir dans la fabrication de serviettes hygiéniques. Aujourd'hui, je suis en charge la fourniture de ces produits d’hygiène aux centres spécialisés s’occupant des personnes handicapées. Mon handicap n'est plus un fardeau" confie Volafarivo.
" Sans hésitation, j'ai répondu aux appels pour des formations pour des maçons locaux pour fabriquer des matériels de construction des latrines, des douches dans notre village - sans considération qu'il s'agissait d'un travail d'homme ou non, mon avenir et celui de mon enfant dépendaient de moi" raconte Sina.
L'une après l'autre, malgré le trac d'une première intervention publique pour la plupart, ces femmes ont pris la parole pour démontrer que jeune ou âgée, avec handicap ou non, citadine ou rurale, les femmes peuvent agir pour changer leur vie, la vie de famille, la communauté, un pays et que d'autres femmes malagasy peuvent s'y identifier pour oser également se prendre en main.
Lors de son discours officiel de célébration nationale de la Journée internationale de la femme, Mialy Rajoelina, l'épouse du Président de la République de Madagascar n'a pas manqué de soutenir le plaidoyer en faveur de l'autonomisation des femmes et de la promotion de l'égalité devant les droits tout en passant son message d'encouragement à toutes les femmes qui restent dignes et engagées malgré les différentes épreuves. "En chaque individu, il y a une lumière qui ne doit jamais s'éteindre ni être cachée par d'autres" a-t-elle soutenu.
Pour le Programme des Nations Unies pour le Développement, la promotion de l'égalité de genre est une de ses 6 solutions distinctives pour renforcer la résilience des pays et des communautés, promouvoir une transformation structurelle et ne laisser personne de côté, selon son plan stratégique 2021-2025. Dans le domaine économique, depuis 2021, un accompagnement spécifique est mené à Madagascar pour la constitution de coalitions et la mobilisation de ressources pour la coordination et le déploiement stratégique dans le secteur informel ; l'amélioration de l'accès au financement et l'octroi de subventions de faible valeur aux entreprises innovantes ; et l'identification des chaînes de valeur clés avec un fort impact socio-économique et un fort potentiel d'exportation (à la fois les marchés traditionnels et les marchés de la ZLECAf). Les femmes font partie des cibles principales de cette initiative.
*ZLECAf: Zone de libre échange continentale africaine