Plus de 10 millions de personnes vivant dans le bassin du lac Tchad en Afrique ( le nord-est du Nigéria et certaines régions du Niger, Tchad et Cameroun ) font face à une crise humanitaire profonde provoquée par la pauvreté extrême, le changement climatique et de violents conflits.
La crise a entraîné des déplacements internes et transfrontaliers massifs (près de 2,5 millions de personnes), la destruction des moyens de subsistance, la perturbation des systèmes de gouvernance locaux, des violations des droits de l'homme et la perturbation des services de santé, d’éducation et d'autres services de base. Les femmes et les enfants sont particulièrement touchés.
Une réponse globale et multidimensionnelle réunissant tant les acteurs humanitaires que ceux du développement est vitale pour l'avenir des populations de la région.
En février 2017, une première conférence sur la région du lac Tchad, organisée conjointement par l'Allemagne, le Nigéria, la Norvège et les Nations Unies, s'est tenue à Oslo. Les donateurs ont promis 672 millions de dollars destinés à l'aide d'urgence et aux programmes de soutien pour l’année 2017 et au-delà. La réponse humanitaire a été considérablement renforcée : plus de six millions de personnes en ont bénéficié et une famine a été évitée dans le nord-est du Nigéria.
En 2018, les besoins humanitaires pour la région s'élèvent à 1,56 milliard de dollars. Une aide au développement efficace axée sur le renforcement de la résilience est également nécessaire. Cette deuxième conférence vise à consolider les bases de la première, en mobilisant un soutien financier pour la réponse humanitaire, mais aussi pour la stabilisation et le renforcement de la résilience des populations :
- La réponse humanitaire consiste à fournir des secours d'urgence pouvant sauver des vies, tels que de la nourriture, de l’eau propre et des abris ; à assurer la protection des populations civiles et à rendre des services de base tels que la santé et l'éducation.
- La stabilisation vise à permettre les premiers pas vers la réconciliation et à identifier les approches visant à la dé-radicalisation et à la prévention de l'extrémisme violent.
- La résilience cherche à réduire les risques, les besoins et la vulnérabilité des populations et à réduire leur dépendance envers l'aide humanitaire.
Ce besoin de lier travail humanitaire et objectifs de développement est de plus en plus reconnu comme essentiel pour faire face aux défis posé par les crises répétées et prolongées. Cela a été l’élément déclencheur d’une mission conjointe OCHA-PNUD en Somalie en janvier, où l’administrateur du PNUD, Achim Steiner, et le chef de l’OCHA, Mark Lowcock, ont souligné la nécessité de s’attaquer de façon conjointe aux causes profondes des crises.
Les co-organisateurs d'Oslo, ainsi que le Programme des Nations Unies pour le développement, organisent maintenant une deuxième conférence pour maintenir l'élan et accroître le soutien international, cette fois à Berlin les 3 et 4 septembre.
La Conférence vise à galvaniser les efforts pour renforcer l’assistance humanitaire, mais aussi les efforts de stabilisation et le développement durable à plus long terme, pour sortir la région de la pauvreté, de la vulnérabilité et de l'insécurité.
Les donateurs feront des promesses financières tant pour la réponse humanitaire actuelle que pour les besoins à long terme des personnes touchées par la crise.
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