la COVID-19 pourrait faire passer le nombre de personnes vivant dans l'extrême pauvreté à plus d'un milliard d'ici 2030

3 décembre 2020
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New York –Les conséquences graves à long terme de la pandémie de COVID-19 pourraient plonger 207 millions de personnes supplémentaires dans l'extrême pauvreté en plus de la trajectoire actuelle de la pandémie, portant ainsi le total à plus d'un milliard d'ici 2030, selon les conclusions publiées aujourd'hui par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Cette conclusion n'est pas inévitable : moyennant un programme d'investissement ciblé visant à réaliser les objectifs de développement durable, 146 millions de personnes supplémentaires pourraient sortir de l'extrême pauvreté en comparaison avec les tendances actuelles de la COVID-19.

L'étude (en anglais), qui s'inscrit dans le cadre d'un partenariat de longue haleine entre le PNUD et le Pardee Center for International Futures de l'université de Denver, évalue l'impact de différents scénarios de reprise suite à la COVID-19 sur les objectifs de développement durable, en évaluant les effets multidimensionnels de la pandémie au cours de la prochaine décennie.

Le scénario 'COVID de référence', élaboré sur la base des taux de mortalité actuels et des plus récentes projections de croissance du Fonds monétaire international (FMI), se traduirait par 44 millions de personnes supplémentaires vivant dans l'extrême pauvreté d'ici 2030 en comparaison avec la trajectoire de développement que suivait le monde avant la pandémie.

Selon ce rapport, si le scénario 'Dommages importants' se prolonge, la COVID-19 devrait faire sombrer 207 millions de personnes supplémentaires dans l'extrême pauvreté d'ici 2030, et augmenter le nombre de femmes pauvres de 102 millions par rapport à cette base de référence. Selon ce scénario Dommages importants, 80 % de la crise économique provoquée par la COVID persisterait pendant dix ans en raison de la perte de productivité, empêchant ainsi une reprise complète de la trajectoire de croissance observée avant la pandémie.

Cependant, l'étude révèle également qu'un ensemble ciblé d'investissements dans le cadre des objectifs de développement durable au cours de la prochaine décennie en matière de programmes de protection/bien-être social, de gouvernance, de numérisation et d'économie verte pourrait non seulement empêcher la progression de l'extrême pauvreté, mais aussi dépasser la trajectoire de développement que le monde suivait avant la pandémie.

Ce scénario ambitieux, mais néanmoins réalisable, de 'Promotion des objectifs de développement durable' permettrait de faire sortir 146 millions de personnes supplémentaires de l'extrême pauvreté, de réduire l'écart de pauvreté entre les sexes et de diminuer le nombre de femmes pauvres à hauteur de 74 millions, tout en tenant compte des conséquences actuelles de la pandémie COVID-19.

« Comme le souligne cette nouvelle étude sur la pauvreté, la pandémie COVID-19 est un point de basculement, et les choix faits par les dirigeants aujourd'hui pourraient entraîner le monde dans des directions très différentes. Nous avons l'occasion d'investir sur dix ans d'actions qui non seulement aident les gens à se remettre de la COVID-19, mais qui redéfinissent la voie du développement des personnes et de la planète vers un avenir plus juste, plus résistant et plus vert », a déclaré l'administrateur du PNUD, Achim Steiner.

Les interventions concertées en faveur des objectifs de développement durable suggérées par cette étude allient des changements de comportement par le biais d'encouragements tant auprès des gouvernements que des citoyens, tels qu'une meilleure efficacité et efficience de la gouvernance et des changements au niveau des modes de consommation de nourriture, d'énergie et d'eau. Les interventions envisagées portent également sur la collaboration mondiale en matière de changement climatique, sur des investissements supplémentaires pour la reprise suite à la COVID-19, et sur la nécessité d'améliorer l'accès à large bande et l'innovation technologique.

L'étude conclut également que les investissements 'Promotion des objectifs de développement durable' offrent un potentiel considérable pour stimuler le développement humain dans les pays fragiles et en proie à des conflits, étant donné que la majorité des 146 millions de personnes supplémentaires qui seraient sorties de la pauvreté vivent dans de tels contextes, dont 40 millions de femmes et de filles.

Cette publication est le premier volet d'un rapport phare publié par le PNUD sur l'impact de COVID-19 sur les objectifs de développement durable. Elle met l'accent sur les conséquences de la pandémie sur la pauvreté, l'éducation, la santé, la nutrition et l'égalité des sexes - également désignés sous le nom d'objectifs 'humains' dans le cadre de l'Agenda 2030. Début 2021, des publications ultérieures partageront de nouvelles idées sur les répercussions sur d'autres dimensions de l'Agenda 2030 - en mettant l'accent sur la prospérité, la paix et la planète.

 

Consultez l'étude et les illustrations ici (en anglais): https://sdgintegration.undp.org/accelerating-development-progressduring-covid-19