Déclaration de l’Administrateur du PNUD à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida
1 décembre 2022
Depuis l’observance de la première Journée mondiale de lutte contre le sida en 2004, le nombre de décès liés à cette maladie a baissé de 42 %, et quelque 15 millions de personnes bénéficient actuellement de traitements vitaux. Pour autant, les progrès en matière de prévention et de traitement sont au point mort au lendemain de la pandémie de COVID-19. De nombreux pays en développement sont en effet étranglés par l’augmentation de leur niveau d’endettement qui étouffe leur capacité à combattre le sida. Si un recul non négligeable a été observé en Afrique, le nombre d’infections par le VIH reste en augmentation dans d’autres régions, notamment en Asie et dans le Pacifique, qui forment la région la plus peuplée au monde. À l’heure actuelle, une personne meurt du sida chaque minute.
Partout dans le monde, les Nations Unies et leurs partenaires s’emploient à combattre les causes profondes de ces tendances préoccupantes et à vaincre le sida d’ici 2030, notamment en mettant à disposition des ressources pour soutenir les mesures de riposte menées par les collectivités et en aidant les pays à abroger les lois discriminatoires et punitives qui entravent l’accès aux services de prise en charge du VIH et accroissent les risques et la vulnérabilité. Au Paraguay et au Panama, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a aidé des organisations dirigées par des personnes transgenres à promouvoir de nouvelles lois sur l’identité de genre et des actions de plaidoyer. Au Pakistan, où le PNUD, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, l’État, les organisations communautaires, l’ONUSIDA et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ont lancé une initiative axée sur la prophylaxie préexposition, consistant en un médicament dont la prise par des personnes non infectées permet de prévenir l’infection par le VIH et qui est considéré comme faisant vraiment la différence dans la prévention du VIH. Il faut de nouvelles formes de coopération pour accélérer les progrès, d’où le nouveau partenariat noué entre le PNUD et le Plan d’urgence du président des États-Unis pour la lutte contre le sida (PEPFAR) visant à lutter contre les lois discriminatoires qui entravent l’accès des populations clés aux services de prise en charge du VIH.
Les données montrent que les lois et mesures de protection fondées sur des éléments probants, l’équité et les droits de l’homme contribuent à améliorer les résultats de santé des personnes vivant avec le VIH. Par exemple, le Parlement zimbabwéen a dépénalisé la transmission du VIH, en s’appuyant pour cela sur des initiatives soutenues par le PNUD, les populations clés et la société civile. En Angola et au Bhoutan, le PNUD a travaillé avec les autorités et la société civile pour dépénaliser les relations homosexuelles consenties entre adultes. En Ukraine, le PNUD aide le ministère de la Santé à faire en sorte que les personnes vivant avec le VIH puissent accéder aux soins de santé primaires même en temps de guerre.
La pandémie de COVID-19, la crise du coût de la vie, l’aggravation des effets de la crise climatique et l’augmentation du nombre de conflits violents mettent en péril tous les progrès obtenus d’âpre lutte sur le front de l’éradication du sida. Alors que l’aide au développement fournie par des bailleurs de fonds bilatéraux autres que les États-Unis a chuté de 57 % au cours de la dernière décennie, de nouvelles ressources financières et des mesures d’allégement de dette sont désespérément attendues, car des vies et des moyens de subsistance sont en péril. La reconstitution des ressources du Fonds mondial en 2022 est porteuse d’espoir, mais la riposte mondiale au VIH ne saurait fléchir. Les pays doivent rester inflexibles dans leur engagement en faveur d’une action qui apporte de véritables changements et met fin aux inégalités dans le cadre de la Déclaration politique sur le VIH et le sida de 2021 et de la Stratégie mondiale de lutte contre le sida 2021-2026. Il s’agit pour eux de redoubler d’efforts pour mettre fin à la criminalisation, à la discrimination et à la stigmatisation qui entravent nos initiatives collectives visant à vaincre le sida d’ici 2030 au titre des objectifs mondiaux. Nous devons tous nous attaquer aux inégalités partout et chaque fois que nous les voyons, faisant ainsi de la dignité et de la justice une réalité, surtout pour les personnes les plus délaissées. Des vies en dépendent.
Ce 1er décembre 2022, Journée mondiale de lutte contre le sida, l’ONUSIDA exhorte chacun de nous à combattre les inégalités qui freinent les progrès vers l’éradication du sida.