Discours de Madame la Représentante Résidente du PNUD en République du Congo, Adama-Dian BARRY à l'occasion de la réunion virtuelle des 17 ministres en charge de l’Environnement des Etats membres de la Commission Climat du Bassin du Congo
14 août 2024
Excellence Monsieur le Premier de la République du Congo
Madame la ministre de l’Environnement, du Développement durable et du Bassin du Congo, Coordinatrice de la Commission Climat du Bassin du Congo,
Mesdames et Messieurs les Ministres des États Membres du bassin du Congo,
Monsieur le Secrétaire Exécutif Adjoint de la Commission Économique pour l’Afrique,
Mesdames et messieurs les participants, en vos rangs, grades et qualité.
C’est un grand honneur pour moi de prendre la parole ce matin devant vous, pour vous porter le message de la Direction Régionale du Programme des Nations Unies pour le Développement qui est par ailleurs représenté dans chacun des 17 pays membres de la Commission Climat du Bassin du Congo.
Permettez moi tout d’abord à l’entame de mon propos, de vous témoigner notre admiration de voir votre engagement tous ici présents, à jouer un rôle de premier plan dans la consolidation des fondations commission climat commune aux pays du Bassin du Congo, pour permettre à la région ainsi que ses plus de 100 millions d’habitants de tirer plein partit des retombées de ses ressources naturelles.
En effet, le PNUD se réjouit d’avoir été un partenaire depuis que la République du Congo a été responsabilisé par les États membres pour assurer la coordination technique de la CCB. Ce qui nous a permis de voir l’effort méthodique déployé pour consolider les fondations de la commission climat du Bassin du Congo. Nous sommes très admiratifs de votre détermination résolus en tant qu’État à œuvrer de manière coordonner pour permettre ainsi aux plus de 100 millions d’habitants de cette région de splendeurs naturelles aussi époustouflantes que surréelle tant importantes, de tirer plein partit des retombées de ses ressources naturelles.
Les ressources Naturelles du Bassin du Congo sont parmi les écosystèmes de biodiversité les plus inédits, constituant par ailleurs un réservoir de carbone pour protéger la planète. Cette biodiversité représente également un trésor précieux de l’humanité pour ne pas dire le plus précieux à notre époque et cela à tous les plans économique, social et culturel.
Ainsi, le Programme des Nations Unies pour le Développement, dans son rôle d’appui à l’accélération de l’éradication de la pauvreté multidimensionnelle, à travers les Objectifs de Développement Durables, se réjouit de pouvoir vous accompagner dans la réflexion pour la consolidation des outils stratégiques et opérationnelles de la Commission Climat du Bassin du Congo. Dans ce cadre nous accorderons une attention toute particulière à la consolidation des approches stratégiques de gouvernance pour la mise en œuvre des accords de Paris sur le climat à travers les Contributions Nationales Déterminées des États membres et la consolidation d’une approche stratégique régionale commune en matière de gestion des revenus du carbone.
Monsieur le Premier Ministre, Mesdames et Messieurs,
La dimension transfrontalière des États de la CCBC offre une extraordinaire opportunité d’accélérer le développement dans cette région en mettant en œuvre les programmes Intégrateurs identifiés par les États membres.
Dans ce cadre, l’accompagnement du PNUD à la CCBC portera sur la mise en application d’éléments de la feuille de route issue du Sommet des Trois Bassins de Forêts tropicales et de biodiversité organisé avec succès par la commission Climat du Bassin du Congo en octobre 2023.
Monsieur le Premier Ministre, Mesdames et Messieurs,
Les scientifiques préviennent que si les trajectoires d’émissions de gaz à effet de serre ne sont pas considérablement et immédiatement réduites, les 2 °C de réchauffement seront largement dépassés au cours du 21e siècle, engendrant des conséquences catastrophiques pour notre planète et les générations futures.
Dans ce contexte, nous savons déjà que l’Afrique est particulièrement sensible aux impacts de la crise climatique. Pour relever quelques chiffres, en 2020, 9 des 10 pays les plus touchés par le changement climatique étaient des pays africains, et les phénomènes météorologiques extrêmes n’ont fait que croître depuis lors.
Entre 2011 et 2020, environ 16,5 millions de personnes ont été touchées chaque année par les sécheresses et les inondations à travers l’Afrique. Cette situation a eu de graves conséquences sur les écosystèmes notamment forestier, ainsi que les systèmes d’agriculture pluviale et d’élevage, qui sont la base économique pour une majorité de la population du continent.
Pleinement conscients des risques posés par le changement climatique sur leurs économies et leurs sociétés, les pays africains ont pour objectif d’en atténuer les effets néfastes à travers leurs Contributions Déterminées au niveau national (CDN).
Les CDN comprennent des budgets et des cadres d’investissement visant à la réalisation des objectifs d’atténuation et d’adaptation, de transition énergétique et de résilience climatique, qui sont des enjeux vitaux pour le développement durable de nos pays.
L’atteinte des objectifs des CDN nécessite des investissements suffisants et concertés, sachant que les coûts de l'inaction seront beaucoup plus élevés.
Pour illustrer mon propos, je rappelle que les pays en développement ont besoin d'une somme s’élevant jusqu'à 6 000 milliards de dollars américains d'ici 2030, (dont 47% pour les seuls pays Africains,) pour financer moins de la moitié de leurs objectifs d'action climatique (tels que figurant dans leurs CDN).
Dans un tel contexte, une question essentielle : comment stimulons-nous – et finançons-nous – la transformation nécessaire pour faire face à la crise climatique ?
Face à cette question 83% de pays déclarent avoir l'intention d'utiliser les mécanismes du marché international pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, et se tournent vers les marchés du carbone dans le cadre de la réponse. Ce nombre ne cesse de croître par ailleurs !
Mesdames et Messieurs,
Si le marché carbone international est la réponse, il convient de ‘s’interroger comment faisons-nous pour en tirer part.
Dans cette matière, il faut relever les progrès qui ont été accomplis vers un accord sur les processus et les méthodologies que les pays doivent suivre pour accéder aux marchés du carbone. De nombreux défis subsistent par ailleurs et qui devront être adressés pour une pleine efficacité du recours à ce marché.
Il s’agit notamment de l’alignement avec les CDN des États ; la gouvernance de L'infrastructure institutionnelle et financière de gestion des transactions sur le marché du carbone ; la garantit du respect des droits humains, y compris ceux des peuples autochtones et des communautés locales.
C’est dans ce cadre-là que, qu’avec nos partenaires nous sommes engagés à accompagner les États individuels et les instances sous régionales en vue :
D’aider à leur préparation à accéder au marché de carbone, conformément à l’article 6 des Accords de Paris, y inclus la mise en conformité des cadres politiques et règlementaires en adéquation avec l’Accord de Paris ;
Accompagner les transactions des États sur le marché ;
Et enfin la construction d’une approche régionale du marché carbone permettant d’arriver à un prix commun harmonisé, du type OPEP du marché carbone.
C’est dans ce cadre que nous avons déployé une expertise auprès de la CCBC en octobre 2023 pour contribuer à la première esquisse des axes de la stratégie de carbone pour le Bassin du Congo.
Mesdames et messieurs,
Avec ce qui précède, vous comprenez donc notre satisfaction de voir se tenir cette rencontre Ministérielle, à la suite de l’organisation du Sommet des Trois Bassins de Forest tropicales et de biodiversité et au lendemain de la célébration par le monde entier de la biodiversité planétaire.
Je surligne avant de conclure que le PNUD a lancé avec ses partenaires un vaste programme visant le soutien institutionnel de la Promesse des États pour la réalisation des Objectifs en matière de réduction de la température mondiale. Nous restons donc attentifs à vos travaux et à vos besoins en vue de rendre la planète plus, et mieux vivable à partir du Bassin du Congo !
Je vous souhaite d’excellentes réflexions, porteuses de transformations pour les peuples du bassin du Congo et pour la planète !
Je vous remercie.