Les Jeux d'hiver nous donnent l'occasion de réaffirmer notre engagement à protéger les peuples et la planète
Il faudra un effort olympique pour faire face au changement de climat
14 février 2018
Les JO marquent un temps d'espoir, de compréhension, de bonne volonté et de paix. Mais alors que tous les regards sont tournés vers PyeongChang pour les 23è Jeux d'hiver, des températures en hausse, la fonte des glaces et la montée du niveau des mers menacent cette vision harmonieuse.
La « Trêve olympique », gage de sécurité pour athlètes et spectateurs, ne s’étend pas aux agriculteurs, pêcheurs ou aux communautés vulnérables dont les moyens de subsistance sont menacés par des événements climatiques de plus en plus fréquents et dévastateurs.
Au Bhoutan, par exemple, les glaciers reculent de 30 à 60 mètres par décennie. Ce retrait crée des lacs glaciaires massifs qui peuvent déborder et submerger des villages entiers.
Et que se passera-t-il dans 50 ans, lorsque tous les glaciers auront disparu, et qu’agriculteurs et éleveurs n’auront plus accès à l'eau comme par exemple au Pérou?
N'oublions pas non plus que l'eau coule vers la mer. Qu'il s'agisse des glaciers de montagnes ou des calottes polaires, fonte des glaces rime avec montée des mers, entraînant des risques accrus pour chaque nation de la planète.
Tous ces bouleversements mettent les gens en danger, accroissent les mouvements migratoires et déstabilisent économies et sociétés. Ce n'est pas bon pour nos rêves olympiques, ni pour notre désir d'éliminer la pauvreté et la faim d'ici 2030, et certainement pas pour notre objectif de limiter la hausse de température à deux degrés.
Alors, que pouvons-nous faire ? Les JO d'hiver nous offrent l'occasion d'appréhender non seulement les risques liés au changement climatique, mais aussi les solutions possibles.
Réchéchissons-y. Si l'équipe féminine de bobsleigh nigériane ou l'équipe de hockey mixte des Corées du Nord et du Sud n'ont pas accès aux derniers équipements et technologies sportifs, elles ont tout de même pu se joindre au reste du monde pour rivaliser sur la scène internationale et inspirer les filles du monde entier.
C’est cette action concertée qui compte. Les pays vulnérables n'arriveront pas à faire face aux risques climatiques seuls. Mais avec de la volonté, des outils et un soutien financier et technologique, ils peuvent améliorer leur résilience aux catastrophes et atteindre les Objectifs définis par l'Accord de Paris et l'Agenda 2030.
Ce travail est déjà en cours. Au Bhoutan et au Pakistan, où les inondations causées par les lacs glaciaires pourraient causer des pertes humaines et économiques sans précédent, les mesures visant à réduire les risques sont mises à l'échelle. À Tuvalu, un projet d'adaptation côtière fournit des protections contre la hausse du niveau de la mer et autres risques climatiques menaçant ce petit État insulaire en développement.
C'est un bon début. Mais ce n'est pas suffisant. Dans les pays en développement, les coûts d'adaptation seuls pourraient s’élever à 150 milliards de dollars au minimum d’ici 2025 (en anglais).
Tout comme pour les JO, l’union fait la force. C'est en se réunissant autour d’une cause commune que toutes les nations de la planète pourront réaffirmer leur engagement en faveur d'un développement adapté au changement climatique et pauvre en carbone.